Brahim Izri, 10 ans déjà !

Partager

Dix années déjà sont passées depuis le décès de l’artiste Brahim Izri, le 03 janvier 2005, à Paris, des suites d’une longue maladie.

L’auteur de l’inoubliable «D-acuyi» (Qui suis-je) était de tous les combats justes qu’il menait avec courage et sans se renier. L’artiste luttait pour l’identité Amazighe, la démocratie, les libertés et surtout la condition de la femme à qui il avait dédié en 2004, une très belle chanson avec un clip, qui s’intitule «Kahina», où Izri rendait un vibrant hommage à la femme algérienne, sans omettre de battre en brèche le code de « l’infamie ». Le parcours où l’itinéraire artistique de Brahim Izri, né le 12 janvier 1954 au village Ath Lahcen dans l’Ârch des Ath Yenni dans la wilaya de Tizi-Ouzou, est si riche en œuvres et en actions. Il est difficile de cerner le chanteur en un article long soit-il! Cependant, il est utile de souligner que Brahim Izri était l’un des précurseurs de la chanson moderne Kabyle aux côtés d’Idir, dont il fut son guitariste dans les années 1970, avant de songer à entamer une carrière solo. Ce qui a été fait par cet immense artiste, qui sortit son premier album qui s’intitulait « Sacrifice pour un enfant », avec beaucoup d’autres chansons comme « iggul », « Moh Amran », ou encore « Dekkir », une chanson qui retrace un peu l’ambiance dans la zaouïa de son grand-père Belkacem, où Brahim avait grandit en s’imprégnant du sens raffiné de la fraternité. En 1983, il produit son deuxième album, qui le consacrera comme l’un des monuments de la chanson moderne Algérienne. Avec la chanson-phare « D-acuyi? » où le chanteur, qui s’est installé en France, évoquait les conditions de vie des émigrés notamment Kabyles. C’est dans cet album aussi qu’il rend un vibrant hommage à Slimane Azem, mort en janvier 1983. Fidèle à sa belle mélodie et ses textes raffinés, Brahim Izri enchaîne, en 1986, avec un nouvel album qui charmera ses fans avec des chansons mélodieuses, comme « Ala ala », une adaptation de Get-up stand-up de Bob Marley. En 1988, c’est l’opus « D-frax i nella! » (Nous ne sommes que des oiseaux!), qu’il produira avec un grand succès. Puis, c’est le silence. Brahim ne produira plus, à cause de la maladie qui l’éloigna des studios. Mais en 1995, il revient avec un autre album, « El budala » (Les vagabonds), où l’artiste rend hommage à la zaouïa, lakhouane et les poètes errants. Après quelques années, Brahim Izri tombe à nouveau malade, mais lutte avec acharnement en chantant dans des galas et en enregistrant des chansons dans les studios. Malheureusement, la maladie ne lui a pas laissé le temps de sortir son dernier album qu’il préparait en 2004, il mourut le 03 janvier 2005, laissant ses fans inconsolables.

Syphax Y.

Partager