Les perturbations enregistrées sur le marché du lait en sachet, ces derniers jours dans certaines localités de la wilaya de Tizi-Ouzou, incombent, selon les explications de M. Doghmane Okacha, directeur du commerce local, au détournement de la poudre de lait destinée à la production du lait en sachet à la production de ses produits dérivés yaourt, fromage, camembert… etc.
Le responsable du secteur du commerce mettra un point d’honneur à rappeler que la poudre de lait est un produit subventionné par l’état et que vendu à perte ce produit est cédée à 159 DA le KG, alors que son coût réel dépasse les 500 DA le KG, « ce produit de première nécessité est subventionné par l’état pour que le lait en sachet qui coûte 25DA et qui devrait en réalité coûter le triple soit disponible et à portée de toutes les bourses » dira M. Doghmane. « Il n’y a pas de manque de matière première » nous assure-t-il, « la poudre de lait existe et en quantité suffisante » insistera le responsable du secteur du commerce. « Au niveau local cette poudre de lait est octroyée à quatre laiteries, Draâ Ben Khedda, Pâturage d’Algérie, Tifra lait et Matinale qui approvisionne les localités limitrophes de Boumerdes, Bouira et Bejaïa, selon les besoins exprimés par ses derniers » précisera M Doghmane ajoutant qu’un « quota mensuel est attribué à ces quatre laiteries, selon leurs capacités de production. Actuellement, l’office national interprofessionnel du lait (ONIL) leur donne environ 50%, une quantité qui couvre largement les besoins de la wilaya de Tizi-Ouzou, ils ont une date butoir pour l’enlèvement de cette poudre au niveau de l’ONIL. Les distributeurs qui font office d’intermédiaires entre le consommateur et la laiterie productrice du lait pasteurisé font de temps en temps défaut lors de la livraison du lait et c’est pour cette raison également que l’on constate de légères perturbation lors de la distribution du lait en sachet ». « Les laiteries doivent étaler la quantité de poudre sur les 30 jours, alors, dès qu’il y a une surproduction sur une journée, automatiquement c’est au détriment des jours qui suivent, c’est-à-dire au lieu de produire par exemple 1000 litres jour, ils produisent 3000 litres au détriment des jours suivants, d’où le manque. A cela s’ajoute le non respect des distributeurs la plupart du temps de l’itinéraire prévu ». « Pas plus loin que mardi passé lors de l’épisode neigeux, le distributeur de la localité de Ain El Hammam ne voulait pas faire l’enlèvement, il nous a clairement signifié qu’il ne voulait pas risquer son matériel pour 2500 litres de lait au point où le comité du village de la dite localité voulait lui-même venir s’approvisionner auprès de la laiterie, j’ai dit que non, nous ne pouvons pas ouvrir cette brèche. Ce n’est pas normal, si un livreur ne veut pas risquer son matériel, c’est son droit, mais il doit venir au préalable nous dire qu’il donne son quota, à Mr X ou Y pour ne pas prendre en otage les populations! La surconsommation de ce produit durant la période hivernal est aussi pour beaucoup dans ses perturbation…» En outre et selon le bilan annuel qui nous a été présenté par le responsable local du secteur du commerce, une opération de contrôle de l’activité des unités de production du lait frais a été lancée en 2014, visant à prévenir, à rechercher et à réprimer toute détention de poudre de lait destinée à la production de lait frais pasteurisé en vue de sa revente en l’état ou de son utilisation à d’autres fins telle que la production de fromages ou divers produits laitiers. En tout état de cause, il y a lieu de signaler que 04 procès-verbaux ont été dressés à l’encontre des trois unités de production de lait pasteurisé avec un montant de défaut de 23.296.995.00 DA.
Karima Talis