Djamel Abdelli, metteur en scène au Théâtre Régional de Béjaïa, multiplie les productions. Nous nous sommes entretenus avec lui au sujet de la pièce de Kateb Yacine « Le cadavre encerclé », sa dernière production, et le parcours de cette adaptation depuis la générale.
La Dépêche de Kabylie : Depuis la générale, ‘’Le cadavre encerclé’’ de Kateb Yacine est joué un peu partout, notamment à Alger. Parlez-nous de la réaction du public…
Djamel Abdelli : Effectivement, après la générale au TRB, nous avons présenté la pièce dans plusieurs communes de la wilaya, à l’instar d’Amizour, Sidi-Aïch et Kherrata. Puis elle fut jouée à Alger. Le public a été très intéressé et attentif.
Diriez-vous que les gens connaissent Kateb Yacine et son œuvre ?
En fait, la plupart le connaissent de nom. En tout cas, le public est venu en masse pour voir la pièce. Ceux qui ne connaissaient pas Kateb Yacine étaient curieux de le connaître et de découvrir son œuvre. En ce qui me concerne, ce qui m’a plu, dans ‘’Le cadavre encerclé’’, c’est surtout l’histoire, une illustration de la souffrance humaine. C’est l’histoire d’un amour impossible. Je vous confie en toute sincérité que c’est d’abord l’histoire qui m’a plu, indépendamment de son auteur. Mais Kateb Yacine impose en effet le respect.
Avez-vous l’intention de monter d’autres pièces de Kateb Yacine, ou d’autres auteurs ?
J’ai en effet d’autres projets de pièces et j’ai la ferme intention de relire Kateb Yacine.
Pour en revenir à ‘’Le cadavre encerclé’’, allez-vous continuer à la présenter ou allez-vous entamer une nouvelle aventure ?
Vous comprendrez que quand on travaille des mois et des mois sur un projet, on ne veut pas se contenter de n’en faire que quelques représentations et le mettre au tiroir. Bien sûr que non. Notre ambition est de le diffuser le plus largement possible. Il faut au moins une cinquantaine de représentations, d’autant plus qu’il s’agit de Kateb Yacine. C’est une opportunité de le faire connaître aux gens qui ne le connaissent pas. Donc, il faut vraiment que ce spectacle soit programmé au niveau national.
Pour terminer, avez-vous un message à faire passer ?
Je voudrais voir revivre le théâtre dans notre pays. Il faut aller de l’avant, dans les adaptations et les créations, d’autant plus que beaucoup d’établissements dédiés à cet art ont ouvert dans différentes wilayas et c’est une bonne chose. Aujourd’hui, nous avons une vingtaine de théâtres au niveau national, il faut donc les faire vivre en donnant la chance aux jeunes, qu’ils sortent des écoles ou qu’ils soient naturellement doués.
Propos recueillis par Kamel Aït Slimane

