«Il y a près de 4 000 journalistes recensés»

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Après le coup d’envoi donné aux festivités de Yennayer, avant-hier, au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum, le ministre de la communication, Hamid Grine, fut l’hôte de Radio Bouira où il a procédé au lancement officiel de «la radio-musicale web amazighe».

Dans l’après-midi de la même journée, le ministre rencontrera la presse locale. M. Hamid Grine a exprimé son «impuissance» vis-à-vis des cas de journalistes-pigistes, qui faut-il le rappeler, n’ouvrent pas droit à l’obtention de la carte de journaliste professionnel. «Je suis désolé vraiment désolé. Si cela ne tenait qu’à moi, quelqu’un qui travaille depuis des années comme pigiste, aurait été permanisé depuis longtemps (…) qu’est ce que je peux faire ? C’est à l’inspection du travail de faire son boulot. Mon département n’a pas les prérogatives de s’immiscer dans la gestion interne des journaux privés», a-t-il expliqué lors d’un point presse organisé au terme de sa visite de travail effectuée avant-hier, dans la wilaya de Bouira. Ces déclarations ont réduit quasiment à néant les espoirs des journalistes-pigistes, de se voir octroyer une carte de presse, avec un tel statut. Dans la foulée, le ministre donnera quelques indications sur l’avancée du processus de la délivrance de la carte de presse. «Pour l’heure, la commission provisoire a pu délivrer pas mois de 1700 cartes, sur un total de dépôt de dossier estimé à 2500. Ceci est en soi une avancée notable. Selon nos estimations, il y a près de 4000 journalistes recensés à travers les deux secteurs, privé et public. De ce fait, l’opération suit son cours et la commission provisoire étudie les demandes en collaboration avec les divers services concernés». Interrogé à propos du projet de professionnalisation de la presse et s’il y avait des mécanismes qui sont mis en place afin de le faire aboutir, M. Hamid Grine rétorquera que « Ce projet n’est pas le mien. Il est celui du chef de l’Etat. Nous avons déjà installé la commission de régulation de l’audio-visuelle, nous avons également installé la commission de délivrance de la carte de presse professionnelle et nous allons bientôt mettre en place la commission de régulation de la presse écrite et l’éthique et la déontologie», a-t-il souligné avant d’ajouter : «Une fois tous les journalistes identifiés grâce à leur carte de presse, nous irons vers des élections pour élire le président de la commission de régulation de la presse écrite et l’éthique et la déontologie, laquelle va s’occuper de la formation des journalistes. Dès lors, on peut dire que nous avons parachevé la feuille de route tracée par le Président de la république». Concernant la situation précaire de certains journalistes, l’hôte de Bouira a été très clair sur le sujet. «Toucher 8000 à 9000DA par mois, c’est inacceptable ! L’esclavagisme de certains éditeurs doit cesser», a-t-il prévenu. Mais la question demeure toujours intacte, comment faire ? A cela, M. le ministre croit avoir trouvé la solution : instaurer des cahiers de charges aux éditeurs. «Quand on donne suffisamment de publicité étatique aux journaux, on est en droit de leur demander des comptes sur la gestion de cette manne. Quand un journal a deux milliards de dinars de recettes publicitaires par mois, il ne peut pas payer ses journalistes à 8000DA/ mois», a-t-il expliqué. Questionné à propos des délais d’exécution de ce plan de cahier de charges, le ministre soulignera le fait que «Tout ne peut se faire du jour au lendemain. Cependant, une chose est certaine, on ira vers ces cahiers de charges qui seront soumis aux éditeurs et nous veillerons à leur strict application». Toujours dans le même sillage, M. Grine plaidera pour «la moralisation de la profession et que l’argent de la publicité étatique doit en premier lieu, profiter aux journalistes, qui sont la richesse de tout support médiatique». Interpellé sur les difficultés qu’éprouvent les journalistes à accéder à l’information notamment auprès des diverses cellules de communication, l’orateur mettra cela sur le dos «du manque d’information» de la part de ceux qui sont chargés de la donner. «Je pense que les attachés de presse des administrations et autres pêchent par méconnaissance de l’information plus qu’autre chose. D’ailleurs, la carte de journaliste est un outil qui devra faciliter l’accès à l’information aux journalistes, afin qu’ils informent leurs lecteurs de la plus fidèle des manières», a-t-il tenu à souligner.

 Ramdane Bourahla 

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