La famille Khalef réclame toujours la vérité

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Il y a dix-neuf ans, jour pour jour, Abdallah Khalef dit Kasdi Merbah, l’ancien Chef du gouvernement de 1988 à 1990 sous Chadli Bendjedid et ex-patron de la Sécurité militaire sous Boumediene, est assassiné dans un attentat à Bordj El Bahri, ville côtière à l’est d’Alger en compagnie de son fils cadet Hakim, son frère Abdelaziz, ainsi que leurs deux compagnons Hachemi Aït Mekidèche et Abdelaziz Nasri. La famille Khalef, à travers un communiqué rendu public hier, veut que toute la lumière soit faite sur cet assassinat, en réclamant notamment une « enquête judiciaire sérieuse afin de démasquer les véritables commanditaires de ce forfait ». Pour la famille Khalef, l’ex Chef du gouvernement et ses compagnons ont été « froidement assassinés par un commando suréquipé et surentraîné ne laissant aucun doute sur sa nature ». Pour les rédacteurs du communiqué l’enquête qui s’en est suivie a été « des plus rudimentaires, voire bâclée, puisque c’est la solution de facilité qui a vite été choisie, consistant à interpeller de pauvres hères de la région et à leur imputer ce crime abject. Ni autopsies, ni auditions, ni études balistiques, ni recherches approfondies n’ont été effectuées à l’image de ce qui s’est passé pour d’autres assassinats non encore élucidés ». Le procès qui a été organisé visait, essentiellement selon la famille de Kasdi Merbah à « évacuer une affaire jugée encombrante, pour vite s’en débarrasser ». Elle cite comme preuve dans son communiqué certains articles de la presse qui imputent cet attentat à des islamistes. « Régulièrement certains médias s’évertuent, à travers des articles inspirés, voire dictés, à entretenir l’idée de l’attentat islamiste, insidieusement et pernicieusement inoculée dans l’esprit des lecteurs de moins en moins crédules ». La famille Khalef qui affirme avoir interpellé régulièrement la plus haute autorité politique de l’Etat « pour revendiquer une enquête judiciaire sérieuse à même de jeter la lumière sur cette atrocité et démasquer les véritables auteurs et commanditaires de ce forfait lâche et infâme » se dit n’avoir eu droit, en guise de réponse, qu’à un « silence épais et pesant, certainement embarrassé mais que nous percevons comme une forme de mépris et de dédain ». Pour la famille Khalef « les dirigeants qui ont eu à exercer des responsabilités ces deux dernières décennies, à quelque niveau que ce soit, doivent savoir que nous ne renoncerons jamais à notre droit imprescriptible et surtout notre devoir moral impérieux de revendiquer la vérité sur ce qui s’est réellement passé. ». Dans son communiqué la famille Khalef réitère sa revendication pour « la nomination de plusieurs juges d’instruction indépendants et intègres, ayant les coudées franches dans toutes leurs investigations et pouvant bénéficier de notre concours, si modeste soit-il, en notre qualité de partie civile ».

A. C.

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