Plusieurs familles, qui habitent précairement dans les studios de la Cacobapth qui se situent à la sortie ouest de Tigzirt, ont été récemment convoqués par le tribunal de cette ville, pour leur signifier qu’une mise en demeure est enclenchée contre eux, et qu’ils doivent quitter ces logements sous quinzaine.Le dépôt de plainte a été effectué par la Cacobapht, l’ancienne propriétaire du site. Après la disparition de cette organisation, le site qui contient plusieurs studios, a été géré par la CNAS. Dès son retour, la Cacobapth a entrepris des démarches pour récupérer ses biens.Depuis 1985, et devant la crise de logement qu’à connue Tigzirt, les responsables de la ville ont attribué ces studios à des enseignants particulièrement.A chaque fois que des occupants ont été relogés dans des logements décents, d’autres ont pris leur place. Ainsi, ce site est devenu un centre de transit qui reflète le manque de logements dont souffre la ville de Tigzirt.Exceptés les travailleurs de la CNAS, on compte près d’une dizaine de familles qui occupent des studios de ce centre.Au lendemain de la dernière attribution de 50 logements dans cette ville, les familles qui résident dans ce site ont été les premières à contester que des familles vivent dans des conditions aussi difficiles. “Nous sommes des laissés-pour-compte”, nous disait un fonctionnaire, père de famille. Parmi les résidants, il y a des enseignants, des fonctionnaires et même des sinistrés du séisme de 2003.Ces familles vivent sans électricité, sans eau, sans sécurité. Le site offrait l’image d’un centre de misère et de tous les risques. Les petits studios, qui sont dans un état de vétusté, sont rongés par la forêt. D’ailleurs, un feu de forêt de l’été dernier a failli consumer plusieurs habitations. Les conditions d’hygiène sont aussi déplorables, avec des eaux usées qui débordent ça et là.Le fait que leurs noms ne figurent pas sur le site des bénéficiaires de nouveaux logements, les infortunés de ce site nous ont exprimé vivement leur colère et leur indignation. Ils ont aussi accusé les responsables de cette ville de manque d’écoute et de volonté de les prendre en charge.La dernière convocation émise par la justice, pour leur signifier de quitter les lieux, est une autre nouvelle qui a fait plonger ces familles, dans plus de colère et d’incompréhension.“Si demain, ils me mettent dehors, je me retrouverai dans la rue, moi et ma famille”, nous dit l’un d’eux. A un autre d’ajouter : “Au moment où nous espérons une délivrance, on nous menace d’expulsion, je ne comprends rien”, dit-il.Pour se défendre, ces familles ont mobilisé un collectif d’avocats. Selon eux, la solution ne réside pas dans l’expulsion : l’Etat devrait dégager des solutions capables de les délivrer de ce site de misère et de laissés-pour-compte.
M. Hammami
