À l’instar de beaucoup d’autres régions du pays, la wilaya des Aurès a été au rendez-vous cette fois-ci pour marquer de sa propre empreinte le nouvel an berbère 2965, correspondant au 12 janvier. Ainsi, la Maison de la culture de cette ville abrite une batterie d’activités organisées par l’association Tarwa n’Wawres. C’est un programme riche et varié que viennent de concocter les militants culturalistes avec la collaboration du Haut Commissariat à l’Amazighité ainsi que les autorités locales. À l’entrée de la Maison de la culture, des banderoles écrites dans les trois graphies : arabe, française et amazighe ont été accrochées et où on pouvait lire : « pour une Algérie meilleure avec sa culture amazighe » ou « pour que vive notre culture ! ». À l’intérieur de cet établissement, les membres de cette association ont prévu également une riche exposition d’objets traditionnels et de livres. Parallèlement à cela et dans la matinée de cette journée que beaucoup considèrent déjà comme chômée et payée, une conférence-débat a été présentée sur la toponymie et suivie d’un débat riche et contradictoire sur les questions les plus sensibles portant sur ce thème et l’historique de beaucoup d’autres lieux de cette région des Chaouis. Vers 18h, tous les présents à cette manifestation se sont rendus au siège de la mairie pour assister à l’inauguration d’une enseigne écrite en Tifinagh de cette institution de l’Etat. Et c’est en présence de cette foule nombreuse que les responsables communaux ont procédé à cette baptisation, la première du genre dans cette wilaya. Des coups de feu stridents ont secoué toute la ville, suivis des youyous et des jeunes qui scandaient : « D Imazighen, d Imazighen ». Dans la soirée de cette même journée, un grand gala artistique figure dans le menu de cette manifestation, une manière de joindre l’utile à l’agréable dans cette région de la Kahina, avide de ce genre de rendez-vous, pour permettre à la langue et la culture amazighes de retrouver leur place. Notons enfin que cette manifestation, qui a démarré depuis samedi dernier, ne prendra fin que le mercredi prochain.
Smail Merzouk