Plus de quatre mois après son enlèvement et sa décapitation, le corps de l’alpiniste français Hervé Gourdel a été découvert, avant-hier, jeudi, par les éléments de l’armée nationale populaire (ANP) dans la commune d’Abi Youcef, relevant de la daïra d’Aïn El Hammam, à Tizi-Ouzou.
C’est ce qu’a rapporté un communiqué officiel rendu public le même jour par le ministère de la Défense nationale. Un détachement des forces de l’armée nationale populaire relevant du secteur opérationnel de Tizi-Ouzou, 1ère région militaire, a pu découvrir le corps du touriste français après des recherches effectuées dans le lieu cité par un terroriste arrêté. En effet, souligne le communiqué du ministère, l’exploitation des renseignements très précieux fournis par le terroriste arrêté récemment dans la région a orienté les recherches au niveau du lieu-dit Tabounecht à Abi Youcef, près d’Iferhounène, dans la daïra d’Aïn El Hammam. C’est là à un peu plus de 50 kms au Sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, que la dépouille d’Hervé Gourdel a été déterrée, jeudi dernier vers 10h, selon la même source qui ajoute que l’opération s’est faite en présence des représentants du ministère public, des éléments de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile. Ceci, avant d’avoir procédé à la confirmation de l’identité du corps découvert à travers les analyses d’ADN effectuées sur les restes de la dépouille retrouvée. La découverte d’avant-hier vient primer les efforts de l’armée nationale populaire qui a déployé quelque 3 000 soldats pour mettre la main sur les assassins. La zone de l’enlèvement et ses alentours ont fait l’objet d’un ratissage de l’armée. Les recherches entreprises pendant plus de trois mois ont permis de retrouver, puis de mettre hors d’état de nuire, les trois terroristes impliqués dans l’assassinat du touriste français, 55 ans et guide de montagne. Il s’agit, rappelle-t-on, de Laâredj Ayoub, éliminé le 9 octobre 2014, de Belhout Ahmed, tué le 14 novembre et de Abdelmalek Gouri, abattu le 22 décembre de la même année. La mi-octobre le campement qui servait d’abris au groupe terroriste auteur du rapt a été détruit par les forces de sécurité. Le chef terroriste, Gouri Abdelmalek, ayant pour rappel revendiqué l’assassinat du ressortissant français, a été éliminé le 22 décembre dernier lors d’une opération militaire menée dans la ville des Issers, dans la wilaya de Boumerdès. De son côté le ministre de la Justice et garde des sceaux avait confié à deux reprises, quelques jours auparavant, l’identification de terroristes inculpés dans le rapt puis l’assassinat du guide de montagne français. Tayeb Louh a en effet annoncé à la mi-décembre, l’identification de deux autres terroristes éliminés, eux aussi, lors d’opérations militaires distinctes, comme faisant partie du groupe à l’origine du rapt puis de l’assassinat du ressortissant français. Hervé Gourdel était un guide de haute montagne, âgé de 55 ans. Il était arrivé en Algérie le 20 septembre dernier. Deux jours après, soit le 22 du même mois, il avait été enlevé dans le massif du Djurdjura, à proximité de la station touristique de Tikjda. C’est un groupe terroriste baptisé Jund Al Khalifa qui a revendiqué cet enlèvement. Un groupe qui a affirmé par la suite faire allégeance à Daech. Ce groupe terroriste avait posté deux vidéos sur internet. Dans la première, il avait adressé un message aux autorités françaises, leur demandant d’arrêter leurs frappes contre Daech en Irak, en leur fixant un ultimatum de 24h. Dans la seconde vidéo, mise en ligne deux jours après sous le titre «Message de sang pour le gouvernement français», le groupe terroriste avait diffusé la scène de la décapitation d’Hervé Gourdel.
T. Ch