“Si les consommateurs espéraient que certains produits allaient connaître une baisse, comme la pomme de terre par exemple, ce n’est plus le cas. Au contraire, de jour en jour, ils découvrent sur les étals de nouvelles ardoises plus salées les unes que les autres. Justement, pour la pomme de terre, alors qu’au lendemain de la récolte du produit local, son prix a baissé jusqu’à trente-cinq dinars, la revoilà reprendre des ailes. Ce pédoncule est cédé entre quarante-cinq et cinquante-cinq dinars voire plus dans certaines localités de la région. Les marchands nous apprendront que son prix risque encore de «s’envoler». « Il n’y a aucune récolte en vue. Les quelques tonnes stockées ici et là feront alors l’objet de spéculation. D’ailleurs, ce produit a grimpé de plus de vingt dinars en l’espace de quelques jours », nous confiera l’un de ces marchands. L’autre légume qui fait parler de lui est l’oignon. En effet, celui-ci a atteint déjà la barre des quatre vingt dinars. « Pour le moment, c’est son prix. Mais, on croit savoir qu’il atteindra les cent cinquante dinars d’il y a quelques années. Par contre, l’an dernier et à cette période précise, il n’a pas dépassé les trente dinars. Peut être, selon les producteurs, c’est parce que la récolte n’a pas été bonne cette saison », précisera le même interlocuteur. Si ces deux produits sont chers, cela ne veut absolument pas dire que les autres sont abordables. Les prix affichés sont parfois exorbitants même quand il s’agit des produits de saison. À titre d’exemple, la carotte est fixée à soixante dinars, les navets et les choux-fleurs à cinquante dinars, la salade à cent vingt dinars et la courgette entre cent trente et cent quarante dinars. Mais, le légume qui détient encore la palme est l’haricot vert. Celui-ci a atteint la barre des trois cents dinars tandis que le poivron maintient son prix entre cent trente et cent cinquante dinars. La tomate quant à elle est proposée entre cent vingt et cent quarante dinars. Les fruits ne sont pas en reste. En effet, le raisin est cédé à deux cent cinquante dinars, la pomme importée entre cent quatre vingt et deux cents dinars, l’orange gros calibre est à cent soixante dinars et la liste est longue. « Avec un billet de deux mille dinars, vous ne remplirez pas la moitié d’un panier », ironisera ce consommateur devant un marchand de fruits et légumes. Du côté aussi des œufs, c’est la même courbe ascendante. Le plateau est passé de deux cent cinquante à trois cent soixante dinars en l’espace d’une semaine. Le citoyen ne sait plus à quel saint se vouer quand il passe devant les différents étals. « Il n’y a pas que ces produits qui sont inaccessibles. Même le sachet de lait se fait de plus en plus rare. Il faut vraiment avoir une grande connaissance pour être servi une fois tous les trois jours et peut être plus », se lamentera cet autre consommateur. À quand l’Algérien ne parlera-t-il plus de ces hausses inattendues et intempestives même si officiellement aucune augmentation n’est annoncée? », s’interrogeront beaucoup de personnes que nous approchons quotidiennement à ce sujet.
Amar Ouramdane