La banque algérienne de développement rural (BADR) sise au centre ville de Ain El Hammam, à quarante cinq kilomètres de Tizi-Ouzou, semble souffrir, depuis quelques temps, d’un manque flagrant d’effectifs. C’est en tous cas ce que nous avons observé lors de notre passage, il y a quelques jours. Cette carence se fait surtout sentir à certains moments d’affluence où les deux employés préposés aux guichets, malgré toute leur bonne volonté arrivent difficilement à faire face à la grande affluence des clients. «Ce ne sont pas les sièges qui manquent» nous fait remarquer un client qui en dénombre cinq autres, vides, qui attendent des agents qui viendraient les occuper pour soulager leurs collègues.Pour rappel, il faut savoir que l’agence de Ain El Hammam couvre une population importante, issue d’au moins sept communes, d’Illilten à Akbil et au delà.Il ne serait pas exagéré de parler d’assauts que subit cet organisme bancaire lors des virements des pensions en devises des retraités de France. La salle d’attente n’arrive pas à contenir tous ces clients qui reviennent périodiquement retirer leur argent. Pendant plusieurs jours, c’est la cohue et des vociférations des usagers, las d’attendre. Un vieil homme relève avec pertinence cette insuffisance d’employés «c’est à croire qu’on a affaire à un service minimum, comme lors d’une grève.» Outre les pensionnés, la banque doit faire face au paiement des bénéficiaires de l’habitat rural qui y vont chaque semaine, suivant les virements effectués par la Caisse Nationale du Logement (CNL). Les bénéficiaires ne disposant pas de comptes personnels auprès de la BADR, ne savent pas attendre, quitte à revenir chaque jour pour entrer en possession de leur argent.Par ailleurs, les dispositifs aidés (ANSEJ et autres) ne cessent de croître, ajoutant une pression supplémentaire sur les banquiers qui doivent faire patienter les bénéficiaires qui ne peuvent accepter une quelconque lenteur du service. C’est dire que deux employés sont loin de répondre à la demande lorsque tout ce monde envahit la BADR, engendrant un encombrement de la salle d’attente déjà exigüe. Faute de distributeurs de tickets d’ordre pour les clients, on assiste souvent à des altercations ayant pour cause l’ordre d’arrivée.
A.O.T.
