Les dispositifs d’insertion des jeunes diplômés, communément appelés pré-emplois, ont montré leurs limites depuis longtemps. Néanmoins, des milliers de jeunes veulent encore y croire en s’accrochant vaille que vaille à leurs postes. La question que l’on se pose toutefois est : seront-ils concernés par la hausse des salaires annoncée par les pouvoirs publics pour ce mois de janvier 2015 ? Une hausse qui serait la bienvenue, faute d’une permanisation qui pour certains ne viendra jamais. En effet, l’abrogation de l’article 87 bis par la loi de finances 2015 induira inéluctablement la hausse des salaires des travailleurs ou du (SNMG) qui interviendra, selon les pouvoirs publics, durant le mois en cours. Et les milliers de jeunes algériens intégrés dans les différents dispositifs d’insertion se demandent si cette hausse aura un effet sur leurs salaires. A en croire M. Abdelkader Derridj, cadre à la direction de l’action sociale de la wilaya de Tizi-Ouzou, cette hausse n’aura aucune répercussion sur les salaires des pré-emplois. Contacté par nos soins, il nous dira : « Pour l’heure, aucune notification concernant une éventuelle hausse des salaires des pré-emplois ne nous est parvenue ! ». Pas d’augmentation donc. En attendant, des milliers de jeunes bénéficiaires d’un contrat d’insertion des jeunes diplômes attendent leur intégration, pour certain depuis cinq voire six ans. Une permanisation qui n’arrive pas et un avenir si incertain que beaucoup d’entre eux finissent par jeter l’éponge et quittent leurs postes. La DAS gère deux de ces dispositifs d’insertion des jeunes diplômés : le dispositif d’activité d’insertion sociale (DAIS) qui concerne des chômeurs âgés de 19 à 59 ans, pour un salaire de 6000 DA par mois. Le nombre d’inscrits à ce dispositif dans la wilaya de Tizi-Ouzou, depuis 2008, est de 22 835 personnes. 6 070 ont bénéficié d’une insertion dans le cadre de ce dispositif dont 4097 sont toujours en activité. La prime d’insertion des diplômes (PID) est le deuxième dispositif s’insertion des diplômés que propose la DAS. Le nombre global d’inscrits est de 44 207, quant au nombre de bénéficiaires il est de 9 825 dont 3 290 en activité actuellement. Ce dispositif est destiné à deux catégories : les licenciés, rémunérés à 10.000 DA et les techniciens supérieurs avec 8000 DA, par mois. Selon M. Derridj, pas moins de 1531 jeunes ont été intégrés dans le cadre des deux dispositifs : 405 jeunes ont été intégrés dans le cadre du dispositif DAIS et 1 126 dans celui du PID. L’agence nationale de l’emploi (ANEM) propose également des dispositifs d’insertion des jeunes, mieux rémunérés que ceux de la DAS. Mais tout comme les premiers, ceux-ci n’ont aucune garantie d’intégration. Le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) est à destination des 18 / 35ans. Il concerne trois catégories de primo-demandeurs d’emploi : le CID, à destination des diplômés de l’enseignement supérieur, est rémunéré à raison de15 000 DA par mois. Le CIP, à destination des jeunes diplômés des centres de formation professionnelle avec 10 000 DA et le CFI pour les jeunes sans formation ni qualification.
Karima Talis