De la pomme de terre gratuite ? Pourquoi pas ! Dans l’exploitation de l’ex-ferme agricole située à proximité de la RN15, à quelques encablures du village Raffour, la récolte de la pomme de terre bat son plein. De loin, des ouvriers agricoles s’affairent, ces jours-ci, à piocher la terre pour déterrer des tubercules qui sont entassés au fur et à mesure dans des sacs de jute. Un travail pénible, du reste, mais salutaire à ces dizaines de « zouafras », comme on les appelle ici, lesquels sont venus des wilayas limitrophes et même lointaines pour gagner leur pain, mais surtout pour pallier la désaffection en ouvriers qui touche ce secteur dans la localité. Toutefois, à mesure que ces ouvriers agricoles « ratissent » de bonnes surfaces pour passer à d’autres par la suite, des citoyens anonymes viennent, à leur tour, ramasser ou déterrer ces quelques tubercules « rares » laissés par mégarde ou omission par les ouvriers. Chaque jour, sur les accotements de la RN15 qui traverse les larges plaines de Raffour et d’Oughazi, des voitures s’immobilisent l’une derrière l’autre, et des automobilistes, aguichés par la vue de ces dizaines de citoyens en train de récolter des pommes de terre, se rendent dans une parcelle d’exploitation agricole pour ramasser à leur tour quelques kilos de ce légume. Des enfants, des jeunes et des vieux s’en donnent à cœur joie en ramassant ces pépites « d’or ». Une aubaine inespérée au demeurant, surtout pur ces pères de familles qui s’offrent gracieusement quelques kilos de ce légume qui a défrayé la chronique, avec des prix qui ont atteint des seuils défiant toute logique! « Eh bien, je ne me suis pas fais prier pour garer ma voiture, afin de récolter quelques kilos de pomme de terre dans cette exploitation, laquelle nous a permis de le faire… Je crois que j’ai ramassé quelques 3 kilos! « , nous dit tout content un chef de famille. En tout cas, ces citoyens profitent de cette aubaine, avant, peut-être, le prochain renchérissement de ce tubercule comme avertissent des producteurs de la wilaya de Bouira.
Y. Samir