Remarquable passage d’Oulahlou

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Le choix de Chérif Mammeri n’est point fortuit d’inviter sur le plateau de son émission “Tamurt nnegh” (notre patrie), consacrée au village Ighil Ali, le célèbre chanteur Oulahlou. Ce n’est pas non plus parce que le chanteur contestataire est son ancien camarade de classe au lycée, encore moins pour le fait qu’Oulahlou soit issu du patelin des Amrouche, l’auteur de “Azul a Lapri” et de la fameuse “Pouvoir assassin” a tout simplement rayonné durant cette émission et a laissé les téléspectateurs sur un goût d’inachevé.C’est une grande première sur l’unique, et c’est tout le mérite de Chérif Mammeri, que d’inviter ce chanteur libertaire, voir un peu libertin, qui était jusque-là persona non grata de cette chaîne de télévision. Même si le fait de passer à l’ENTV n’a pas été du goût de certains qui manient à souhait l’art du mépris à l’égard de toute personne qui échappe à leur emprise. Oulahlou, fidèle à ses amours, et ses amis autant qu’à ses révoltes, comme à son accoutumée, fait ce que bon lui semble, sans se soucier outre mesure du qu’en dira-t-on. “C’est un “salupri” comme il n’y en a pas !”, auraient sans doute soufflé des commères.Qu’à cela ne tienne. Le temps qu’a passé Oulahlou sur le plateau de ce numéro de “tamurt nnegh”, était, au grand bonheur de ses nombreux fans, avec sa guitare folk noire, tel un rastafari, le look à la hippy des sixties, interprétant des chansons dans le vent et profondément ancrées dans la tradition musicale berbère. Ce diplômé universitaire en psychologie a sans conteste, ajouté une touche de beauté originale à l’émission.Soulignons que ce numéro de l’émission de Chérif Mammeri comprend deux parties. La première a été diffusée le 30 du mois dernier. Oulahlou fait son entrée sur le plateau à la fin de cette première partie, juste après la sortie du journaliste écrivain, M. Djaâd qui devait rentrer sur Alger au moment du tournage. Dans une ambiance familiale et décontractée, répondant aux questions de l’animateur, Oulahlou dira entre autres : “Au fait, je ne cible personne quand je compose une chanson, Je chante plutôt ce qui me plaît d’abord à moi. Je pense que si une chanson plaît à son auteur, elle plairait forcément à d’autres comme lui”. Et de poursuivre : “Ce ne sont pas les moyens, aussi colossaux, soient-ils, qui font une chanson, si celle-ci n’a pas une âme”.Ensuite, Oulahlou interprète l’une de ses emballantes chansons, à savoir “D’Ahwawi” (débonnaire), où il dit (et ce sont là des mots on ne peut plus révélateurs ) :D’ahwawi nekkini akkaVive tayri vive JSK…D’ahwawi hemmlegh cena,Tilelli, tayri lehna.Tamurt-iw d lehmala,Taddart iw issem-is tirga.

Débonnaire, je suis comme çaVive l’amour et vive la JSK…Débonnaire j’aime la chansonLa liberté, l’amour et la paixMon pays est l’amour,Mon village a pour nom les rêves).Sur ce, le présentateur prend les téléspectateurs au dépourvu et annonce la fin de la première partie de l’émission en leur donnant rendez-vous pour vendredi prochain pour la deuxième partie ! Oulahlou nous réserve encore des surprises et interprétera d’autres belles chansons dont une, à la Georges Moustaki, dédiée à la mythique Marguerite Taous Amrouche.Alors, à vendredi prochain.

Karim Kherbouche

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