Le FFS perd sa majorité à l’APC de Bounouh

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De nombreuses alliances au sein des assemblées communales n’ont pas tenu longtemps. Celles-ci, d’ordre conjoncturelles et parfois même contre nature, ne sont pas arrivées au terme du mandat électif. C’est le cas, par exemple, de l’exécutif de la commune de Bounouh dans la daïra de Boghni. Pourtant, le FFS détenait la majorité relative avec cinq sièges auxquels se sont joints un élu du FLN et un autre RND au lendemain des élections communales de novembre 2012. Cependant, voilà que quatre élus du plus vieux parti d’opposition dont un vice-président viennent de démissionner en signant une déclaration dont nous détenons une copie. Même l’élu du FLN en a fait autant. Ce qui a obligé le maire d’obédience FFS à composer avec d’autres en procédant au remplacement des deux membres de l’exécutif. « Pour le vice-président, M. Ali Chabni, du FFS, il m’a présenté sa démission le 14 décembre dernier. Alors que M. Ali Hamani du FLN est un absentéiste avéré. Donc, le code communal m’a permis de les remplacer par deux autres à savoir M. Mohamed Arezki Lounis, un indépendant, et M. Zourdani Rabah , un élu du RND dans une délibération tenue le 18 décembre dernier. J’ai préféré l’intérêt de la commune et le développement local à toute autre chose », nous avait répondu le maire au sujet de cette situation suite à ces démissions. Dans la déclaration signée par ces cinq élus, on peut relever au moins trois griefs à l’encontre du maire. Tout d’abord, les signataires « reprochent » au maire d’avoir pris parti en faveur du 2° bureau de l’association religieuse de la zaouia Cheikh Sidi M’Hamed ben Abderrahmane installé en secret. « Le bureau légal a été installé en présence des représentants de tous les villages de l’aârch n’Ath Smail le 16 mai 2014. Tout s’est passé de façon démocratique. Son président a été élu avec 18 voix contre 10 voix pour son concurrent. Des tergiversations en tergiversations, l’agrément n’a pas été remis au président du bureau élu. Un mois après, un autre bureau a été élu à Amzaraou par quelques personnes seulement. Après des réclamations à la DRAG de Tizi-Ouzou, on s’est aperçu qu’il y avait de deux dossiers. D’ailleurs, après ce coup de force, l’affaire a été portée devant le tribunal », nous a dit à ce sujet l’un des démissionnaires en la personne de M. Belgacem Said. Et un autre de nous apprendre que le premier bureau issu de l’élection du 16 mai 2014 a eu gain de cause en nous remettant une copie du jugement dans lequel il est stipulé que le 2° bureau élu le quatorze juin est dissous et qu’il doit verser un dinar symbolique comme dommages et intérêts aux plaignants du premier bureau. « Un accord est conclu entre les collaborateurs du 2° bureau et le P/APC obligea ce dernier à leur céder des places au sein de l’exécutif », ajoutent les rédacteurs de la déclaration envoyée même au premier secrétaire fédéral du FFS de Tizi-Ouzou. « Cela fait maintenant, vingt jours que nous avons saisi par écrit notre premier secrétaire fédéral, mais nous n’avons eu aucune réponse », interviendra un deuxième démissionnaire en l’occurrence M. Hamoudi Arezki. Pour nos deux interlocuteurs, les deux élus démis de leurs fonctions M.M. Ali Chabni et Ali Hamani ne l’ont été que sur des pressions du maire qui leur interdisait même de recevoir des citoyens dans leurs bureaux. « Il leur disait de ne pas recevoir les représentants des comités de villages de Tamalouts et d’Ait Merdja dans leurs bureaux », soulignera dans un écrit que nous remet M. Belgacem Said. Nos interlocuteurs veulent ainsi expliquer que ce remplacement n’était pas du tout dans l’intérêt des citoyens. « Non, monsieur le maire, ce n’est pas l’intérêt de la population que vous voulez, mais l’enjeu est la gestion de la zaouia. Le commun des vivants le sait», a enchaîné M. Belgacem Saïd. Avec ces démissions, l’exécutif communal se compose de 2 élus FFS dont le maire, 2 RND, 1 indépendant en plus des présidents de commissions issus des différents partis et de la liste des indépendants.                        

     Amar Ouramdane

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