Les étourneaux sont arrivés il y a déjà belle lurette dans la région de Seddouk et on les voit partout, notamment dans les oliveraies car ils se nourrissent d’olives. Leurs animations spectaculaires n’échappent pas aux yeux quand ils se posent sur une parcelle de terre lui changeant de couleur, en donnant un tableau comportant des taches noires avec leur surnombre sur une étendue de vert, car ils dépassent souvent le millier. En tous cas, avec les grives et les rouges gorges, ils deviennent maîtres des champs, leur conférant un embellissement particulier durant toute la saison des olives. Beaucoup de citoyens, les jeunes en particuliers, ne s’empêchent pas de dire que la campagne oléicole devient même terne sans la présence de ces oiseaux. Sur terre ou dans le ciel, les étourneaux donnent un spectacle impressionnant. Formant des nuées de plus de 1000 individus, ils colonisent le ciel décrivant des sinusoïdes dans les airs. Difficile de détacher le regard de cette forte ambiance dans le ciel quand les étourneaux se rassemblent en boule noire à la vue d’un épervier, leur bourreaux qui les prend en chasse et s’éclatent lorsque ce dernier les attaque. Sur terre, la parcelle envahie devient toute noire et les sons assourdissants de leurs chants bien qu’ils soient agréables à écouter sont entendus de si loin. Après une journée de labeur, le soir, ils se refugient dans des buissons de roseaux en raison de leur hauteur pour échapper aux prédateurs terrestres comme le chacal, la fouine, etc. Les étourneaux sont des omnivores qui se nourrissent d’olives, d’insectes, d’herbe, etc. A Seddouk, les citoyens sont de grands chasseurs de lièvres, de perdrix et de passereaux. La chasse aux étourneaux commence de leur arrivée jusqu’à leur départ. Les chasseurs avec fusils leur tirent dessus quand ils passent à basse altitude dans les airs ou quand ils se répandent sur une parcelle de terre. D’autres chasseurs leur tendent des pièges (Thakoulaâth) à la fin de la campagne de cueillette des olives, c’est-à-dire quand les olives se raréfient sur les branches. Sous chaque grand olivier susceptible d’attirer des passereaux, un piège, fait sur la base d’une tige flexible d’oléastre bien enfoncée dans la terre à laquelle est attaché un fil blanc solide, est tendu. La tige est courbée par le fil tendu est ramené jusqu’à un cercle formé de cinq buchettes dont la sixième bien attachée au fil est posée sur une olive. L’oiseau sera pris au cou quand il tentera de voler l’olive posée au centre du cercle. D’autres encore utilisent les gluaux (lazok). Ils repèrent l’endroit où ils se posent de nuit en groupe grâce à leur fiente. Les chasseurs étalent, à la tombée de la nuit, les gluaux sur les surfaces susceptibles d’accueillir de grands nombres. Le matin, ils se lèvent tôt pour aller récupérer les oiseaux pris aux pièges. C’est pour toutes ces raisons que les étourneaux ne passent pas inaperçus dans la région de Seddouk et même de toute la Kabylie, région reconnue à vocation oléicole par excellence.
L. Beddar
