Quand les collégiens dictent leur loi

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Après la victoire durement arrachée, avant-hier, par les Verts face à la redoutable équipe Sénégalaise par un score de deux buts à zéro, les élèves du collège « Yahiaoui Mohamed » d’El-Esnam ont fêté à leur manière, devenue habituelle, la qualification du onze algérien aux quarts de finale de la coupe d’Afrique des Nations. Ainsi, après le rituel « Kassamen » et la levée du drapeau national, les collégiens ont refusé de rejoindre les salles de classes et scandaient les « One, two, three, viva l’Algérie » et autres slogans, tournant donc le dos aux séances d’apprentissage. L’administration a usé de toute la diplomatie à l’effet de les convaincre à rejoindre les salles mais en vain, et la promesse de les libérer dans l’après-midi de cette journée n’a pas été acceptée. Les élèves ont affiché un refus catégorique de suivre les cours et ont tenu à bouder les bancs de l’école. Devant leur intransigeance, l’administration a pris la sage décision de céder en libérant les élèves pour éviter tout débordement qui pourrait générer des conséquences néfastes. À Bechloul, où on s’attendait justement à ce genre de mouvement, les collégiens et lycéens ont rejoint leurs établissements respectifs dans le calme. Même si la veille du match ayant mis aux prises ces deux équipes, les lycéens qui ont déserté leur établissement ont tenté de forcer leurs camarades du collège à faire de même. Fort heureusement, aucun incident n’a été signalé puisque de petites escarmouches ont commencé devant le refus de l’administration du collège à faire libérer les élèves. Une tension qui n’a duré que quelques petites minutes avant que les lycéens ne sursoient à leur action. À la ville de Bouira, des collégiens ont sillonné quelques rues de la ville pour fêter cette victoire après avoir quitté dans la matinée, leurs établissements respectifs. Ce qu’il faut souligner est que ces actes sont devenus fréquents et plus inquiétants au sein des établissements scolaires. Les élèves créent ce climat de refus de l’école avant chaque match de l’équipe nationale et, en cas de victoire, poursuivent leur action. Il est inquiétant justement ce genre d’actions au moment où la première responsable du secteur de l’Éducation déploie d’énormes efforts à convaincre les différents syndicats à éviter le recours à la grève pour ne pas perdre du temps aux élèves. Les parents se sont à chaque fois élevés quand il s’agit d’une journée de protestation des enseignants. Mais là à qui incombe la responsabilité de ces actions ?            

 S. M. 

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