Le long combat de la vérité contre les manœuvres sous-marines

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C’est au hadj où il se trouve en pèlerinage dans les lieux saints de l’Islam que Si Ould El Hocine a appris que son entreprise a été déboutée par le conseil d’Etat, contre toute logique juridique et à l’encontre du rapport d’expert dont les conclusions sont sans équivoque sur la vraie propriété, donc sur la non moins vraie spoliation.Le moudjahid qui a d’abord résisté aux forces coloniales et contribué à les vaincre ne peut assurément craindre de résister, le temps qu’il faudra, aux spoliateurs et leurs commanditaires, même si cette dernière décision lui a à peine laissé le temps de jouir d’une décision de justice rendue il y a un mois avec un non lieu sur une plainte pour diffamation. Mais au-delà de la spoliation d’un propriétaire de son bien industriel et de tout ce qu’il a enduré depuis maintenant vingt cinq ans, entre détention, graves accusations, puis réhabilitation, obtention de gain de cause devant différentes juridictions et chassé croisé de réconforts et de déceptions, cette affaire interpelle la conscience d’Etat parce qu’elle est une affaire d’Etat, dont elle fait affronter deux forces, plutôt une force et un clan. Tout au long de son combat pour la vérité et la justice qui lui feront recouvrer le bien dont il a été injustement dépossédé, Ould El Hocine a été accompagné et défendu par des citoyens qui ne désespèrent pas de la justice d’Etat. Des membres de la société civile, des intellectuels, des ministres intègres, des avocats bien sûr, à l’instar de Mentalechta, Berchiche, Ksentini et autres ténors du barreau, ont tenu à le soutenir dans sa lutte incessante contre l’injustice. D’autres personnalités d’envergure nationale de stature de Mechati, Bencherif, Cheloufi et autres grands symboles du patriotisme, n’ont lésiné sur aucune déclaration pour rétablir la vérité, notamment sur la prétendue implication de la gendarmerie dans cet imbroglio. Ces grandes figures de la Nation prennent position et avancent à visage découvert, en toute transparence, ce qui n’est assurément pas le cas des commanditaires de la partie adverse. Tous les éléments du feuilleton des procès et contre-procès convergent vers l’évidence que cette affaire cristallise en son sein des interêts politiques et des conceptions de la gestion des affaires publiques diamétralement opposées, conceptions dont on retrouve, comme par hasard, les mêmes antagonismes à l’intérieur du FLN. La transparence d’une part et le poids de l’occulte de l’autre résument un conflit qui ne fait que confirmer la dimension, les arrières pensées, les calculs politiciens et les manœuvres sous-marines d’une affaire d’Etat. A ce titre, la situation, qui n’a que trop duré, interpelle une position d’Etat, au plus haut niveau. A la fois pour rétablir un moudjahid dans ses droits légitimes et pour que l’Etat algérien se déleste d’une affaire qui éclabousse sa crédibilité mais qui, par son règlement, sera la preuve de la force sereine de ce même Etat.

Nadjib Stambouli

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