L'oued Sahel en furie !

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Les dernières pluies abondantes enregistrées, ces derniers jours, dans la région ont vite fait de relever le niveau des eaux, que ce soit souterraines ou celles qui coulent en surface. C’est le cas des rivières et autres ruisseaux qui coulent dans la vallée de la Soummam, qui, après des mois « d’hibernation » à cause de la sécheresse, se sont réveillés bruyamment avec des flots qui ont fini par submerger les barrages. En tout cas, c’est le cas de l’oued Sahel qui traverse plusieurs communes, à l’instar de Boudjellil, Aït R’zine et Tazmalt. Ce long et imposant cours d’eau coule à flots avec le niveau de ses eaux qui ont dépassé largement les deux mètres. « Une crue des grands jours, comme l’on a rarement vu depuis ces dernières années », commente un routier avec qui nous avons eu le plaisir d’apprécier, à partir du pont d’Allaghane, la furie des eaux de l’oued Sahel. Celui-ci s’est « vengé » de toutes les agressions qui lui ont été faites, comme la surexploitation de son tout-venant, le creusage de cratères et autres tranchées sur des centaines de mètres de long. Néanmoins, le point positif dans cette remontée exceptionnelle des eaux de cette rivière réside, indubitablement, dans le fait qu’elle ait charrié la quasi-totalité des milliers de tonnes de détritus et d’ordures en tout genre, que les différentes collectivités locales et les particuliers y déversent chaque jour. Autrement dit, le cours d’eau a fait sa « toilette » de fort belle manière! Mais cette crue ne sera, malheureusement, pas de longue durée pour permettre à l’oued Sahel d’apporter les alluvions (sable, fange,…) pour « panser » ses blessures et charrier toutes les immondices qui sont jetées sur le lit et les berges, car la décrue interviendrait, comme d’habitude, vers la fin du printemps, pour qu’ensuite la rivière entre dans une « hibernation » estivale et automnale préjudiciable à cet écosystème de plus en plus fragilisé par les hommes. Sur un autre registre, les défluviations et les sorties de lit de ce oued font beaucoup de malheureux, comme les riverains, et en particulier les propriétaires des terres situées à la lisière, lesquels restent en spectateurs, impuissants devant la furie des eaux qui inondent leurs champs, en grignotant des pans entiers de terre et en emportant des dizaines d’arbres fruitiers, en majorité des oliviers! Ces champs ont besoin de gabions sur toute la ligne, mais c’est une chose qui n’est pas évidente!

          Syphax Y.

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