Le lac de Mezaia dans un état déplorable

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Ceux qui se sont rendus, au début de cette semaine, au lac de Mezaia, dans la wilaya de Béjaïa, pour assister à la cérémonie de la célébration de la journée mondiale des zones humides par le PNG (Parc national de Gouraya), s’ils ont tiré quelques satisfactions de l’ouverture du CESP (centre d’éducation et de sensibilisation du public) dont l’un des objectifs est précisément la préservation de l’esthétique du site, ont dû vite déchanté en constatant l’état des plus déplorables et des plus abandonnés dans lequel se trouve justement ce lac, qui se trouve au cœur de la ville de Béjaïa. Dès l’entrée du site, vous êtes accueillis par une véritable mer de boue qui vous oblige à plonger littéralement vos chaussures jusqu’à l’empeigne, si vous tenez à aller plus loin. Ces tonnes de gadoue se transforment bien sûr en nuages de poussière dès le retour du beau temps. Mais pas seulement. Plus vous avancez, plus vous constatez que l’état des lieux s’empire au lieu de s’améliorer. L’allée qui fait le tour du lac, bitumée il y a des lustres, est toute défoncée. Le limon accumulé en une couche épaisse cède parfois place à cratères géants que les dernières pluies ont approfondis et élargis. Heureusement que certains usagers des lieux ont aménagé ici et là des gués avec des madriers de fortune.

Quant aux bords du lac, ils sont remplis de milliers et de milliers de bouteilles d’eau minérale, de canettes et sachets en nylon, qui s’accrochent aux roseaux, aux ronces et aux mauvaises herbes qui y poussent anarchiquement et abondamment. Si ces végétaux sont utiles pour permettre aux divers oiseaux d’y construire leurs nids et d’y élever leurs petits, leur taille régulière ne fera de mal à personne et apportera sans doute un plus agréable au site.

À l’autre bout du lac se trouve une aire de jeux pour enfants. Mais tout y est hors d’usage. Seuls deux ou trois toboggans pourraient peut-être encore servir si le lieu de la chute pour les pieds des enfants, au lieu d’être un petit tas de sable doux, n’était pas un trou de terre rempli d’eau et cimenté aux bords, qui n’attend les jambes des enfants que pour les écorcher. La question que tout le monde se pose de manière récurrente est de savoir à qui revient l’entretien du lac et ses alentours ? À l’APC de Béjaïa ou bien à la direction du PNG ? Invité à donner son sentiment sur cette déplorable situation, le directeur du PNG répond que sa structure a seulement la charge de la construction et de l’administration du CESP.

L’entretien des alentours du lac, c’est-à-dire la route et les mauvaises herbes, revient à l’APC de Béjaïa. Concernant les détritus qui jonchent les bords du lac, il précise qu’il a sollicité l’APC de dépêcher une équipe d’ouvriers de la DAS pour les enlever. Quant aux responsables de  l’APC de Béjaïa, nous n’avons pas pu hélas, malgré nos efforts, les joindre pour avoir leur avis sur la question. 

B. Mouhoub

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