La pénurie du carburant a créé une panique chez les automobilistes à Tizi-Ouzou, surtout après des mesures de distribution parcimonieuse prises par les prestataires de services.
Une situation qui risque de perdurer. Hier encore, ce sont pratiquement toutes les pompes à essences qui ont été prises d’assaut par les automobilistes. Dès les premières heures de la journée, des files de véhicules s’y sont formées. La crise s’est faite sentir depuis quelques jours déjà mais hier, elle était bien palpable, devenant la préoccupation principale de la population. L’on mesure là les conséquences de la pénurie si elle venait à se prolonger dans le temps. Un grand problème pour les automobilistes et autre transporteurs de voyageurs, mais aussi pour les foyers qui utilisent le mazout pour se chauffer en cette période de froid. Au niveau des stations d’essence, on a trouvé du mal à satisfaire tout le monde. Des centaines de véhicules attendaient d’être servis. Le reflexe de faire le plein s’est emparé des usagers, dès la propagation de l’information d’une pénurie de combustible. Certaines stations ont limité la quantité distribuée à chaque client, dans le but de ne pénaliser personne. Parfois, le consommateur n’a droit qu’à 300 DA de plein. Une politique de rationalisation que même les conducteurs devraient observer en limitant au maximum les déplacements même si ce n’est nullement chose aisée. Ceci, en attendant que la crise qui touche la wilaya de Tizi-Ouzou, après Béjaïa, passe. Hier, dans toute la wilaya, des centaines de véhicules attendaient sur des centaines de mètres devant les pompes à essence. A Azazga, Mekla, Oued Aïssi, Freha, Draâ Ben Khedda, le constat était le même. Même la commune de Tizi-Ouzou n’a pas été épargnée. Que ce soit à la station du chef-lieu, celle de la sortie Est ou encore à Boukhalfa, le constat fut le même. Des files de véhicules, une véritable anarchie, parfois même des bousculades et des empoignades d’usagers qui perdaient patience. On a d’ailleurs enregistré l’intervention des services de sécurité pour faire régner un tant soit d’ordre. C’est le cas à travers plusieurs stations. Des heures d’attente, parfois pour repartir bredouille. Il est à rappeler que la directrice de Naftal, intervenant sur ces mêmes colonnes (voir l’édition d’hier), a refusé de parler de pénurie de carburant, préférant plutôt parler de « perturbation dans l’alimentation en gasoil et en sans plan ». Mlle Fatima Chaballah a en effet expliqué que « Suite au mauvais temps, le port d’Alger, d’où notre wilaya s’approvisionne en carburant, a été contraint, par mesures de sécurité d’évacuer en rade les navires transportant des produits pétroliers. Suite à quoi Tizi-Ouzou n’a pas pu être approvisionnée ». La directrice avait toutefois rassuré en affirmant que des mesures avaient été prises pour régler le problème. Des camions citernes de Naftal de Tizi-Ouzou ont été envoyés en urgence dans le but de s’approvisionner au niveau des réservoirs d’urgence de Skikda, El Eulma et El Kheroub, dans l’Est du pays. La même directrice que nous avons tenté de joindre, hier, par téléphone, pour tenter de savoir où en était la situation, n’a pas répondu à nos multiples sollicitations.
T. Ch.