La grande figure de la littérature algérienne de langue française, Assia Djebar, est décédée, hier à Paris, à l'âge de 79 ans.
De son vrai nom Fatma-Zohra Imalayène, elle est née à Cherchell le 30 juin 1936. Connue notamment pour ses nombreux romans, elle a aussi composé des poésies, rédigé des essais et enseigné l’histoire à l’Université. Élue à l’Académie française le 16 juin 2005, Assia Djebar a été plusieurs fois « pressentie » pour le prix Nobel de littérature. En 2000, elle obtient le prix de la Paix lors de l’exposition du livre de Francfort (Allemagne). Après avoir fait l’école de Mouzaïa, elle a été au lycée de Blida. Elle obtient son baccalauréat en 1952 et s’inscrit en hypocagne au lycée Bugeaud d’Alger (actuel Émir Abdelkader). Elle poursuit sa scolarité au lycée Fénelon de Paris. En 1955, elle accède à l’École normale supérieure de Sèvres. Elle participe à la grève des étudiants algériens, en 1956, et rédige son premier roman La Soif. Elle termine une licence d’histoire en 1958, puis prépare, à Tunis, un diplôme d’études supérieures d’histoire. Elle collabore au journal El Moudjahid du FLN où elle publie des enquêtes sur les réfugiés algériens. De 1959 à 1962, elle est assistante à l’Université de Rabat, et en 1962, elle enseigne l’histoire à la Faculté d’Alger. Entre 1965 et 1974, Assia Djeba séjourne à Paris où elle mène plusieurs activités (critique littéraire et cinématographique, assistante à la mise en scène théâtrale). En 1974, elle retourne à Alger. Trois ans plus tard, elle réalisera le film intitulé La Nouba des femmes de Chenoua. Retour en France où elle publiera une dizaine d’autres romans, réalisera un autre film, intitulé La Zerda ou les chants de l’oubli (1982).
Œuvres d’Assia Djebar:
-La Soif, roman (1957)
-Les Impatients, roman (1958)
-Les Enfants du Nouveau Monde, roman (1962)
-Les Alouettes naïves, roman (1967)
-Poèmes pour l’Algérie heureuse, poésie (1969)
-Rouge l’aube, théâtre (1969)
-Femmes d’Alger dans leur appartement, nouvelles (1980)
-L’Amour, la fantasia, roman (1985)
-Ombre sultane, roman (1987)
-Loin de Médine, roman (1991)
-Vaste est la prison, roman (1995)
-Le Blanc de l’Algérie, récit (1996)
-Ces voix qui m’assiègent: En marge de ma francophonie, essai (1999)
-La Femme sans sépulture, roman (2002)
-La Disparition de la langue française, roman (2003)
-Nulle part dans la maison de mon père, roman (2007)
Amar Naït Messaoud