Mourad Ihaddaden première victime du terrorisme

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C’est à travers l’association culturelle Itrane, en collaboration avec l’APC d’Aghbalou et la direction de la culture, qu’un vibrant hommage est rendu au martyr Mourad Ihaddaden par l’organisation d’une semaine culturelle qui débute du 17 au 21 du mois en cours qui coïncide avec l’anniversaire de la mort du chanteur tombé au champs d’honneur le 17 mai 1994 à Zbarbar (Lakhdaria), à l’age de 21 ans, alors qu’il était sous les drapeaux et affecté dans cette région pour combattre les hordes sanguinaires du GIA. Homme de convictions et patriote jusqu’aux os, comme toute la population de sa région, feu Mourad, proche parent de Dda Slimane Amirat, était l’un des rares jeunes à répondre présent à l’appel de la patrie en allant effectuer son service national dés la réception de son ordre d’appel, cela au moment où la majorité des jeunes de son age hésitait à le faire. Chanteur engagé il afficha d’entrée les couleurs avec ses deux premières chansons Numidia et Thamourth, qui lui ont valu un grand succès dans les années 90 et qui l’ont propulsé au devant de la scène. En parallèle, il anima avec brio la chorale Imnayen dont il était membre actif. Ses amis de l’association Itrane, qui nous ont accueillis, ce mercredi à Takerboust, nous ont noyés dans des détails relatifs au parcours de Mourad, à ses innombrables qualités et à ses engagements pour l’émancipation de la culture amazighe. Ils dressent, de lui, un portrait duquel il ressort qu’il était bien parti pour atteindre les sommets dont rêve tout artiste, n’était-ce ces balles assassines qui l’ont ravi à la fleur de l’âge, aux siens et à la culture amazighe, en ce 17 mai 1994. Nous apprenons, dans la foulée, que son 2e album, qu’il n’a pas eu le temps d’achever, a été repris par le groupe Itrane de Takerboust et qu’il est en voie d’achèvement. Nous avons, aussi, appris que Mourad était orphelin de mère, dés son jeune âge, et que son père n’a pas survécu au choc et est décédé quelques mois après que son fils ait été lâchement assassiné par les sbires de Hattab dans les maquis de Zbarbar. Notons, sur ce volet, que Mourad était la première victime du terrorisme issu du village Takerboust, un fait gravé à jamais dans la mémoire collective locale. Rappelons que ces festivités commémoratives sont organisées à chaque anniversaire de l’assassinat de Mourad, et cela depuis 2008. Une commémoration que les organisateurs sont déterminés à inclure dans les traditions du Aarch Aghbalou.

Oulaid Soualah

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