Opération étrange subjugue

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«Opération étrange», une pièce théâtrale mise en scène par Sid Ahmed Draoui, un homme de métier, diplômé de l’Institut National des Arts dramatiques (INAD), a été jouée dans l’après-midi de samedi dernier, au Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou. Une assistance assez nombreuse s’est effectivement déplacée pour apprécier cette nouvelle production de l’association cultuelle et scientifique d’Aghabalou, localité d’Attouche, relevant de la commune de Makouda, à une quarantaine de kms au Nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Une opération étrange, mais aussi délicate que le metteur en scène a travaillée avec mille et une réflexions et que les six comédiens, dont deux filles, ont su mener à bon port et atteindre les objectifs fixés. La pièce théâtrale met en relief, d’une manière humoristique, les différentes astuces des maquisards pour parvenir à déjouer les plans de destruction de l’armée coloniale. Ainsi, elle parle d’un officier de la guerre de libération qui s’est déguisé en charlatan, Brahim, aidé de son adjoint Mokrane, rôles interprétés respectivement par Touahir Saïd et Sabi Ali, pour soustraire des informations de l’armée française, qui s’apprêtait à une véritable offensive contre les maquisards. Le Caïd Akli, interprété par Khetaoui Samir, aidé d’un harki, Khetaoui Younes, fait des siennes, comme tous les Caïds que la révolution a combattus, pour être estimés des militaires Français. Cependant, le Caïd a besoin de l’aide du charlatan pour le délivrer d’une situation qu’il ne pouvait plus supporter. Il fit des pieds et des mains pour avoir l’aide, mais aussi et surtout le pouvoir du charlatan, capable de faire revenir sa défunte femme Hassiba, personnage incarné par Ouali Zina, une moudjahida envoyée par les maquisards pour une mission bien précise. Le voudrait que sa femme revienne dans ce monde pour la supplier de lui montrer où elle avait enfoui les documents relatifs à l’héritage familial ; mais, la combine est déjà préparée et le Caïd tomba dans le piège attendu de tous. La fille du Caïd, Ferroudja, rôle joué par Tadjer Hayat, n’a pu sauver son père d’une mort certaine, tout en étant au fond d’elle-même du côté des révolutionnaires. Le Caïd, heureux du retour de femme, dévoila alors, sans se rendre compte, les préparatifs en cours d’exécution d’une éventuelle opération militaire, laquelle connut un échec certain avec la perte de plusieurs soldats Français au cours d’une audacieuse des moudjahidines. Une fin très applaudie avec l’emprisonnement du Caïd. Il est à signaler que cette pièce est jouée en arabe populaire. Les six comédiens l’on fait en professionnels. Ils ont mis du cœur quand il s’agit de la révolution, même s’ils ne l’avaient pas vécue. L’amour de la patrie est toujours vivace dans les esprits de ces jeunes qui n’ont pas connu cette terrible période. Mais, la famille, l’école, les photos, les images atroces du cinéma… ont ancré cet esprit inaliénable, surtout quand il s’agit de principes fondamentaux de la nation.  Le président de l’association, Smail Mabed, et le metteur en scène confirment que cette pièce sera traduite en tamazight dans les prochaines semaines. Elle sera rejouée le 18 février sur invitation de l’ONM, bureau de la wilaya de Tizi-Ouzou, dont le membre présent a prêté un intérêt particulier à la pièce. Cette dernière sera également présente au Festival du théâtre professionnel, à Batna, qui aura lieu en mars prochain. Il est à noter aussi la participation sur le plan financier de l’APW de Tizi-Ouzou, avec une cagnotte de pas moins de quatre-vingt millions de centimes, et de l’APC de Tizi-Ouzou pour une enveloppe promise de cent dix millions de centimes. Des contributions de ce genre sont les bienvenues pour toute association œuvrant sans relâche pour la production théâtrale et la promotion de la langue amazighe. Une chose que tout le monde attendait !!

Arous Touil 

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