Des ouvrages en dégradation à Aggach

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Aggach est le plus petit village de l’Aarch Imechedallen. Il est situé à la périphérie du chef-lieu communal et compte environ 1 500 âmes. Ses habitants ont été les premiers à quitter le camp de concentration dans lequel ils ont été regroupés avec d’autres villageois après le rasage de leur village par l’armée coloniale en 1959, l’actuel centre urbain de Saharidj, pour regagner leurs terres immédiatement après l’indépendance. Du fait de sa proximité du chef-lieu communal, il a bénéficié de tous les moyens d’accompagnement, à l’instar des réseaux d’AEP, d’assainissement, le bitumage des routes, l’électricité et tout récemment le gaz naturel. Le village est complètement développé. Aucun problème ne serait signalé si la réalisation de ces infrastructures était accompagnée par des opérations d’entretien. Ce qui n’est malheureusement pas le cas à tel point, qu’à l’heure actuelle, aucune d’elles n’a été épargnée par des dégradations effrénées. Bien plus grave, certaines d’entre elles ont subi des agressions de la part des équipes de réparation qui interviennent sur des avaries, notamment sur les réseaux d’assainissement ou d’AEP. L’exemple le plus édifiant de ces agressions humaines est la route du village revêtue en BB, un matériau des plus modernes, en 2010. Malheureusement, le réseau d’AEP à partir du captage El Ainser Averkane (source noire) d’Imesdourar qui alimente plusieurs villages de la commune de M’Chedallah a été réalisé en plein milieu de la chaussée sur une distance de deux kilomètres. Un ouvrage de diamètre 250&deg,; réalisé à l’aide de longueurs, dont le scellement se fait par le système mâle-femelle, sans aucun autre raccordement, importé d’Italie et conçu pour servir en terrain stable et plat et non pas accidenté comme c’est le cas entre Saharidj et M’Chedallah. D’où de fréquents éclatements de ces tuyaux de 10 m de longueur, chacun surgissant au niveau du point de raccordement d’où se déversent de grandes quantités d’eau, dégradant ainsi la chaussée. Des avaries qui surviennent tous les deux cents mètres et sur lesquelles interviennent les équipes d’entretien, qui s’attaquent au goudron à l’aide de pelles extra-avarices ou de rétro-chargeurs. Ils plient bagage après réparation de l’avarie, laissant la route dans un état piteux. Les trous sont souvent comblés par de la terre qui se tasse avec le temps pour former de dangereuses crevasses béantes le long de cette route. Cette voie, dont les avaries datent de plus de 05 ans, n’a pas bénéficié d’une opération de remise en l’état pour soulager les automobilistes, notamment les transporteurs. Faute de fossés de drainage des eaux pluviales, l’état de la route s’est dégradé davantage. Aucune opération d’entretien n’a été menée sur cette route qui reprend son état primitif avec, en prime, de dangereux cratères qui guettent les usagers. Le deuxième ouvrage qui a subi sa part de dégradation est l’éclairage public, frappé de cécité depuis plus de deux ans et qui tarde à être pris en charge malgré le fait que ce village est étroitement ceinturé de forêt vierge. L’insécurité s’y installe dès la tombée de la nuit. Notons, pour conclure, que les villageois souffrent aussi des chutes du débit Internet. La vétusté de l’ancienne ligne téléphonique est à l’origine des fréquentes pannes et chutes du débit qui surgissent. Une contrainte qui commence à faire des gorges chaudes parmi les citoyens, notamment la classe juvénile qui souhaite une prise en charge de ce problème et de bien meilleures prestations de service.

Oulaid Soualah 

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