À l’occasion de la Journée internationale des langues mères qui coïncide avec le 21 février, un protocole d’accord portant sur l’émancipation de la langue amazighe et son éventuelle généralisation a été signé par le Haut Commissariat à l’Amazighité et le ministère de l’Education nationale.
C’est à la salle El Khiyyam de l’ex-Débussy d’Alger que cette cérémonie a eu lieu en présence de beaucoup de personnalités dont Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale, Si Lhachemi Assad, secrétaire général de HCA, d’un conseiller à la Présidence de la République, des directeurs de l’Education nationale de plusieurs wilayas ainsi que des universitaires, des enseignants, des élèves et beaucoup d’autres anonymes. Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général du HCA a tenu d’abord à rendre hommage au défunt Mohand Ouidir Aït Amrane, ex-haut commissaire de cette institution pour ensuite remercier la première responsable du secteur de l’Education pour sa volonté de propulser l’enseignement de tamazight. Ensuite, l’orateur tiendra à éclaircir à l’assistance l’objectif de cette démarche tant attendue en disant : « Vingt années après l’introduction de tamazight dans le système éducatif algérien, nous voilà ici aujourd’hui, et pour la première fois, venus nombreux pour dégeler la situation et mettre sur rail le dossier de l’enseignement de tamazight, lequel dossier a subi une coupure de passerelles depuis des années ». Voulant prendre à témoins la famille de l’Education ainsi que tous les présents dans la salle avec bien sûr la présence des médias, l’orateur ajoute : « Vous serez témoins de la démarche du HCA à travers ce protocole d’accord qui ne s’arrête pas uniquement à la prise en charge des problèmes, restés en suspens, relatifs à l’enseignement de tamazight, mais ouvrira bel et bien d’autres horizons qui ne feront que placer notre langue amazighe à la place qui lui sied ». Lui succédant à la tribune, Nouria Benghebrit enclenche son discours pour dire : « En Algérie, tamazight à travers ses trois dimensions de langue, culture et civilisation constitue l’Algérianité ». Et pour que tamazight puisse occuper son espace à l’instar des autres disciplines et langues, la ministre souligne l’intérêt de la sensibilisation que doit véhiculer justement l’école. Et pour concrétiser cela, l’hôte du HCA déclare : « Notre département s’engage à mettre les moyens matériels et financiers nécessaires à l’effet d’assurer une prise en charge sérieuse et efficace de tamazight ». Et d’ajouter : « Ce protocole d’accord constitue pour nous une assise à même de se pencher sur les véritables questions qui constituent un obstacle pour l’émancipation de l’enseignement de tamazight ». Et pour justement atteindre cet objectif, une commission mixte, constituée de cadres du ministère de l’Education, de ceux du HCA, des directeurs de l’Education, des enseignants universitaires et d’inspecteurs de tamazight a été installée sur place. Sur ce, N. Benghebrit insistera pour dire : « Vous pouvez dès à présent soumettre vos préoccupations à cette commission qui est chargée de trouver les solutions idoines ». Au moment où les membres de la commission mixte se sont retirés pour entamer leur travail, l’assistance a eu droit à un jumelage entre deux collèges. Il s’agit de celui des Ouacifs et celui d’El Khroub, une manière de permettre aux élèves d’échanger.
S.M

