La pomme de terre trop chère

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Comme s’ils s’étaient ligués contre les consommateurs, les marchands de fruits et légumes font monter les prix de leurs produits à tour de rôle. Après les difficultés d’approvisionnement du lait, voilà que la pomme de terre se met au devant de la scène. Samedi dernier, au marché de Aïn El Hammam, les marchands ambulants proposaient une patate de basse qualité à quatre-vingt-cinq dinars le kilogramme. Pour vanter ses prix, le marchand nous confie : « je me suis approvisionné avant-hier au marché de gros. Ceux qui y sont allés hier (vendredi) l’ont payée au prix où je vous la vends aujourd’hui. Il n’y en a pas au marché et les quantités mises en vente sont faibles, ce qui explique qu’elle est si chère ces jours-ci. » Malgré ces explications, les acheteurs ne sont pas convaincus. « De toute façon, nous, on la paie toujours chère, ici », lancera l’un d’eux. « À aucun moment, elle n’est descendue de cinquante dinars, même au plus fort de la récolte », se plaint un père de famille qui ne cesse de pester contre le marché local dont les prix sont toujours exorbitants. « Regardez les affichettes, aucun produit n’est cédé à moins de soixante dinars », ajoute-t-il. Le second produit dont le prix ne semble pas prêt de baisser est l’oignon qui maintient la cadence à quatre-vingt dinars, depuis maintenant plusieurs mois. « On ne peut concevoir une marmite sans le roi des légumes (l’oignon). Nous l’achetons quel qu’en soit le prix », commente un vieil homme qui vient de faire le tour des étals. « Les prix sont tous les mêmes. Ils (les commerçants) se sont mis d’accord pour nous affamer », constate-t-il. Des discours que les ambulants n’apprécient guère, rétorquant qu’ « on n’oblige personne à acheter ». Les prix des autres légumes, bien que non dénoncés par les clients du souk, n’en demeurent pas moins élevés. La carotte et le navet à soixante dinars, le chou-fleur à quatre-vingt en passant par la courgette à cent dinars, ces prix sont loin de faire le bonheur des bourses moyennes.  Les consommateurs, habitués à des achats importants, changent leurs habitudes et ne demandent plus que de petites quantités, suivant leur budget.

A.O.T.

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