Tadart en danger !

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C’est une vision cauchemardesque à laquelle nous avons, eu droit au village Tadart perché sur une haute colline qui surplombe le chef-lieu de commune dela Chorfa sur sa partie nord, lors de la tournée dans cette agglomération, en compagnie de représentants de ce village.

Il nous a été donné de constater qu’une bonne partie des maisons sont anciennes et menacent carrément ruine pour celles qui sont encore debout et effondrées pour d’autres après le passage des perturbations atmosphériques exceptionnellement violentes qui ont balayé toute la région durant quarante cinq jours sans interruption, en causant d’incalculables dégâts n’épargnant aucune localité de la daïra de M’Chedallah. Aussi, en plus d’un glissement de terrain qui a obstrué l’unique route qui mène à ce village qui affiche une précarité sociale fort apparente qui nous a accueillis à l’entrée de cette importante agglomération, nos accompagnateurs nous feront visiter en premier lieu un affaissement d’une ruelle en plein cœur du village au quartier Iherkan. L’éboulement, en plus d’emporter un tronçon de cette rue, a ramené à l’air libre les réseaux d’AEP et de l’assainissement réalisés en parallèle et le tuyau du gaz naturel qui alimente ce quartier dont plus de 03 mètres de long se sont retrouvés suspendus dans le vide au dessus des deux autres réseaux dénudés. C’est un miracle qu’aucun accident ne se soit encore produit sur cette longueur en PVC du gaz naturel complètement dénudée et non protégée. Un cas sur lequel doivent se pencher en urgence les équipes de la SDC. Le cas suivant est celui de la place publique aménagée au sommet de la colline et entourée de maisons qui risque de s’affaisser à tout moment, après que les murs de soutènement avec lesquels elle a été consolidée se sont effondrés à proximité. L’énorme pan d’un mur de clôture en pierres taillées dangereusement incliné ne tarderait pas à s’écrouler. Il constitue une réelle menace pour les passants et les élèves de l’école primaire située à moins de 100m. C’est après avoir franchi la place publique (Tajmaeth) que nous débouchâmes sur un quartier du côté sud qui offre un décor qui donne des sueurs froides. Ce quartier d’une vingtaine de maisons environ est surplombé par un monticule de gros rochers en grappe de raisin dont le moins lourds frôle les 20 tonnes. La totalité de ces rochers a été sérieusement ébranlée par l’érosion provoquée par les pluies diluviennes qui ont emporté la terre autour de ces effroyables rochers qui ne tiennent encore en place que par un incroyable équilibre. Le moindre mouvement de l’un d’eux se résulterait par une avalanche par effet d’entraînement. Plusieurs maisons se trouvant à la base de ce monticule sont dangereusement exposées à la chute de ces énormes rochers suspendus au dessus d’elles comme l’épée de Damoclès. Une chose est certaine : ces rochers finiront par tomber sous forme d’avalanche et les conséquences seront catastrophiques d’autant plus que le flanc de ce monticule est presque sous forme de précipice. Les rochers ne rouleront pas, ils tomberont à pic sur les premières maisons. Le cas le plus aberrant qui a attiré notre intention en ces lieux est le fait qu’un citoyen ayant bénéficié d’une aide à l’auto-construction a réalisé la première tranche de la bâtisse à la base de ces menaçants rochers. Question : comment les services techniques ont-ils délivré un permis de construire à ce citoyen qu’on a rencontré sur les lieux ? Il affirme avoir abandonné les travaux après avoir réalisé cette première tranche à cause de la menace que font peser sur l’endroit où elle est implantée les rochers en question. Il n’en demeure pas moins que le cas de ce quartier doit faire aussi objet d’une étude géologique en urgence.

Oulaid Soualah

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