Les perturbations climatiques n’ont jamais provoqué autant de dégâts que durant cet hiver.
C’est le cas notamment dans la commune d’Aghbalou, atteinte de plein fouet par ces violentes manifestations des éléments naturels du fait d’être située en haute montagne, à quelques 800 mètres d’altitude. Une commune pour le moins sinistrée qui ressemble à l’après passage d’un séisme de forte magnitude. Il n’en demeure pas moins cependant que le village Selloum a subi le gros de ces dégâts qui s’amplifient de jour en jour, mettant en danger des quartiers entiers composés de plusieurs familles. En effet, après un effroyable et phénoménal glissement de terrain survenu sur la partie basse de ce village avec de cauchemardesques cratères qui ont apparu à partir de la deuxième semaine du mois de février écoulé (voir nos articles précédents) et qui ne cessent, depuis, de s’élargir et prendre de l’ampleur sur une distance d’environ 4Kms le long du village dans le sens Nord-sud, créant une véritable panique parmi les villageois, c’est autour de la partie supérieure d’enregistrer ses premiers mouvements géologiques à la seule différence qu’ils se sont produits en plein milieu des quartiers où s’est concentré le gros des maisons, à l’image du quartier Lehlim où une incroyable remontée des eaux souterraines a provoqué un important glissement de terrain entraînant l’effondrement d’une maison et fragilisant dangereusement 4 autres d’une même famille, la famille Azzouz en l’occurrence. Se basant sur le procès verbal de la commission technique de daïra, qui s’est rendue sur les lieux du sinistre, le maire d’Aghbalou, M. Bellal Nacer, a délivré jeudi dernier, un premier ordre d’évacuation à la famille la plus exposée au danger, mais lequel serait sans aucun doute suivi d’autres sachant que ce spectaculaire glissement de terrain n’est pas près de s’arrêter ; bien au contraire, il prendra de l’ampleur avec le retour du beau temps et le réchauffement climatique. Cela à cause de la topographie de ce village aménagé en flanc de montagne sur une haute colline presque en précipice ; à cela s’ajoute la qualité du sol argileux avec d’importantes nappes phréatiques qui ont commencé à déborder entre les pâtés de maisons après avoir été renflouées par les importantes chutes de neige et les pluies torrentielles des mois de janvier et février, d’autant plus que le décalage des saisons survenu depuis 2004 fait que ces perturbations climatiques ne prendront fin qu’à la mi-mai. Il faudrait donc s’attendre à une éminente aggravation des mouvements géologiques qui risquent de provoquer une véritable catastrophe au village Selloum. Un cas qui doit faire objet d’une étude géologique en urgence pour prendre les dispositions nécessaires à temps et limiter les dégâts, d’autant plus que ce ne sont plus les biens matériels seulement qui sont menacés, mais des vies humaines sur lesquelles pèse une réelle menace qui se précise de jour en jour. Il est à noter que lors de notre passage sur les lieux vendredi dernier, les familles sinistrées (environ 30 personnes) affirment qu’ils sont à leur quatrième nuit à la belle étoile et que malgré toutes leurs démarches auprès de l’APC et la daïra, rien n’est fait à ce jour pour leur recasement.
Oulaid Soualah