Assia Djebar, la voix des femmes et de l’Algérie

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Assia Djebar a été la voix des femmes et de l’Algérie, ont souligné dimanche à l’université de Tizi-Ouzou, les participants à une journée d’étude sur l’œuvre et le parcours de cette grande figure de la littérature algérienne. Enseignants et étudiants se sont relayés pour mettre en exergue, expliquer et rappeler l’oeuvre-combat de celle qui a voulu à travers son oeuvre, témoigner de l’Algérie martyrisée par le colonialisme et le terrorisme, et redonner à la voix de la femme, sa place dans l’Histoire. Lors de cette rencontre organisée au niveau de l’auditorium du campus Hasnaoua I par le département de langue française, les organisateurs ont expliqué que le meilleur hommage à rendre à la femme, à l’occasion du 8 mars, est de s’arrêter pour « contempler et expliquer l’oeuvre de celle qui fut leur porte-voix. » Roman par roman, le combat d’Assia Djebar a été souligné tout au long de cette rencontre animée par des femmes, à commencer par « La soif », son premier roman édité en 1957, alors que l’Algérie était en pleine guerre pour se libérer du joug colonial, à « Nulle part dans la maison de mon père » édité en 2008, en passant par « Loin de Médine » au début de la décennie noire, et « Le blanc de l’Algérie. » « Tout au long de son oeuvre prolifique, Assia Djebar a voulu redonner aux femme leur place dans l’histoire, en faisant appel à ses connaissances en histoire et en recourant à la fiction pour introduire la voix féminine dans le récit », ont souligné Cherfoui Soraya et Guerfi Lydia. C’est aussi ce même souci qui a dicté à cette romancière l’écriture de « Loin de Médine », édité en 1991, « les événements et la crise aiguë qui secouent les pays arabo-islamiques, ont conduit Assia Djebar à renouer avec l’entreprise de résurrection historique de la parole active des femmes intervenant dans le sacré à l’aube de l’Islam », ont souligné ces deux étudiantes. Malika Boukhelou, enseignante, a insisté sur les talents de la romancière dans son oeuvre « Le blanc de l’Algérie », publié en 1996 en pleine décennie noire où elle fait appel aux « témoins-martyrs » et fait défiler des figures emblématiques algériennes, pour raconter son refus du présent. Assia Djebar a été « l’architecte d’une oeuvre de témoignage au service de l’Histoire de son pays », a observé Mme Boukhelou, qui a souhaité que d’autres universités rendent hommage à cette grande Dame à travers des journées d’étude et des rencontres autour de son oeuvre.

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