C’est en dehors des circuits officiels et dans l’intimité que l’école primaire Hadjabi Brahim de Bouira a saisi l’opportunité de la Journée mondiale de la femme pour faire valoir respect et considérations à son personnel féminin. Pour ce faire, la coquette salle de cours des préscolaires est mobilisée près de trois quarts d’heure. Alors que l’on s’active à préparer la salle prévue pour le cérémonial, des enseignantes à la retraite, et vraisemblablement émues de retrouver leur école, papotent entre elles. L’une d’entre elles soulignera l’ingratitude du secteur qu’elle a servi pendant 34 années. « Personne ne pense à nous, à l’exception de monsieur Maakaci (directeur de l’école primaire, ndlr) », dira-t-elle. Le dépit est omniprésent dans les propos que s’échangent ces dames méritantes et qui, hélas, ne semblaient pas baigner dans la retraite dorée. Onze heures passées, parents d’élèves et personnel sont priés de rejoindre la salle. C’est sur fond de youyous et applaudissements que Mesdames Khelis Aicha, Chihati Rebha, Kaloune Fatiha et Oumi Fatima, toutes les quatre à la retraite, se succèderont pour recevoir leurs présents de reconnaissance. Quand bien même modeste, le cadeau en question était chargé surtout d’émotion qu’aucun « bling bling » ne peut générer. Après l’honneur fait à ces valeureuses dames, l’ensemble du personnel féminin de l’école prendra le relais de la distinction. Ne faisant pas les choses à moitié le directeur de l’établissement a associé au cérémonial quelques parentes d’élèves. Il faut dire aussi que ces mères, à travers l’association des parents d’élèves, sont totalement impliquées dans le bien-être de l’école. C’est d’ailleurs cette synergie (parents d’élèves et directeur) qui fait que Hadjabi Brahim a réussi là où d’autres établissements pataugent.
S.O.A.