Les fraudeurs imposent leur dictat

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Sujet de discussion de presque tous les habitants de Ras Bouira, localité située à 5 kilomètres au Nord du chef-lieu de Bouira, la question de la ligne de transport ne cesse de surgir et d’animer moult interrogations. Au début des années 2000, cette ligne fonctionnait à merveille durant deux ans, avec 5 ou 6 transporteurs qui desservaient même le quartier Harkat. Cependant, cette flotte a vu l’arrivée de nombreux transporteurs exerçant pour la plupart en noir, déclenchant ainsi une crise de régularisation. Pourtant, des promesses de la Direction du transport avaient été bel et bien données quant à la régularisation de la situation, mais il n’en est rien. Entre temps, les transporteurs fraudeurs continuaient à occuper le terrain pendant longtemps, en assurant la desserte entre le centre-ville et Ras Bouira. Rencontrés, ces transporteurs en noir affirment qu’ils se sont déplacés plusieurs fois en 2010 à la Direction du transport pour réclamer leur régularisation, en vain. « Cela fait maintenant 15 ans, disent-ils, que nos doléances attendent une prise en charge. Elles sont restées lettre morte ». Cependant, ces quelques 40 transporteurs n’envisagent pas de baisser les bras et d’accepter ce statut quo. Cette situation est même déplorée par la population, première victime, qui, elle aussi, souffre, selon les dires de certains, du «diktat » de certains fraudeurs qui ne prennent pas la peine d’atteindre la localité de Ben Abdellah, ou même le quartier Tanquelt «Le figuier », sis à l’extrémité Est de la région. Interrogé à ce sujet, Saïd nous déclare : « si on en est arrivé là c’est à cause de l’absence de ligne régulière. Par conséquent, ces fraudeurs agissent à leur guise, ils sont libres de travailler ou de rentrer chez eux… ». Devant cette impasse, le citoyen de Ras Bouira n’a pas le choix. En attendant que cette ligne de transport soit régularisée, l’usager des transports continue à prendre des fourgons non déclarés en risquant sa vie en cas d’accident. Ajoutant à cela que ces fraudeurs ont joint le mouvement de grève enclenché en 2013 pour l’augmentation du prix du transport. Désormais, celui-ci est passé à 15 DA.

S. Mederbel

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