«L’autisme n’est pas une fatalité»

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La Direction de l’action sociale (DAS) de Bouira a organisé, avant-hier, au niveau de la Maison de la culture Ali Zaamoum, une journée d’étude sur l’autisme.

Cette journée, à laquelle bon nombre de spécialistes et experts de cette pathologie ont pris part, a été placée sous le thème « Autisme : du diagnostic à la prise en charge » et a été l’occasion pour mettre l’accent sur un point très important : l’autisme n’est pas une fatalité. Les spécialistes conviés ont tout d’abord défini cette maladie comme étant des troubles du développement humain, caractérisés par une interaction sociale et une communication anormales, avec des comportements restreints et répétitifs. Les symptômes sont généralement détectés par les parents dès les deux premières années de la vie de l’enfant. Selon le Pr Ould Taleb Mahmoud, le diagnostic de cette maladie peut être fait par un entretien approfondi avec les parents, afin de préciser au mieux les différentes étapes du développement de l’enfant et d’établir un bilan de ses comportements et interactions actuels, ou bien par l’observation de l’enfant et des mises en situation à visée interactive, dans le but d’évaluer les différentes manifestations du syndrome autistique qu’il peut présenter, et le degré de son aptitude à nouer des liens sociaux, communiquer et interagir avec un environnement donné. «Le diagnostic doit être supervisé par un médecin spécialiste (psychiatre ou neuro-pédiatre) et comprend obligatoirement l’élimination de pathologies qui peuvent se manifester d’une manière proche de celle d’un autisme», précisera M. Ould Taleb. Dans la foulée, ce praticien ajoutera que le diagnostic peut également passer par un bilan auditif, pour éliminer une surdité éventuelle, un ou plusieurs bilans-diagnostics avec un psychologue ou psychiatre spécifiquement formé et un bilan d’orthophonie (développement du langage oral), afin d’évaluer le niveau du retard de langage s’il y a lieu. Dans la même optique, les spécialistes présents se sont penchés sur le « programme Shopler », ou ce qui est appelé en termes plus techniques : Traitement et éducation des enfants autistes ou atteints de troubles de la communication associés. Ce programme, conçu dans les années 60 par le professeur Eric Shopler, consiste en la collaboration parents-professionnels de santé pour mutualiser toutes les informations concernant l’enfant atteint d’autisme, le développement et la mise en application d’un programme de traitement individualisé pour chaque enfant et enfin la formation indispensable des parents à des techniques d’intervention spécifiques dans le but de faciliter les échanges et la communication avec leurs enfants. Les parents sont reconnus alors comme co-thérapeutes auprès de leurs enfants. Ce plan, précisent les intervenants, est fondé sur des pratiques d’intervention novatrices et eut un succès qui dépassa les espoirs de ses concepteurs. L’objectif de ces derniers, qui consistait en une amélioration de la qualité de vie des personnes concernées au sein de l’environnement familial et scolaire et en une intégration de ces personnes dans la communauté sociale, était atteint et les résultats des recherches concluants. Cependant et lors des débats, d’autres invités ont fait part d’une nouvelle thérapie qui a vu le jour récemment et qui a pour nom : l’affinité thérapie. Cette méthode repose sur les passions d’un enfant autiste. Elle fait ressentir à un enfant que l’on prend sa passion au sérieux et que l’on veut partager avec lui le plus puissant catalyseur au monde. Au terme de cette journée d’étude, les participants ont unanimement convenu que l’autisme n’est pas une fatalité pour celui qui en souffre. Ainsi et selon le professeur Ould Taleb ainsi que le Dr Farrokhi et le Dr Abdelaziz, les personnes autistes ont un fonctionnement particulier et, à ce titre, elles sont différentes. Cependant, comme dans tout handicap, des progrès peuvent s’effectuer et des moyens compensatoires peuvent être mis en place afin de réduire l’impact de ce handicap sur la vie. C’est là que les méthodes éducatives, l’orthophonie, les systèmes de communication, la psychomotricité… peuvent être utilisée. D’après eux, l’autisme recouvre des formes diverses et des évolutions multiples en fonction des profils et parcours de chacun. «Nous ne pouvons pas prédire à l’avenir comment évoluera un enfant autiste, mais nous savons cependant que plus tôt un enfant est diagnostiqué et accompagné de façon adaptée et meilleures sont ses chances d’acquérir les compétences relatives à une vie autonome», ont-ils déclaré. 

 Ramdane B.

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