Les investisseurs sont de retour à Tizi-Ouzou

Partager

La chambre du commerce et de l’industrie du Djurdjura a organisé sa première assemblée générale pour l’année 2015, qui fait suite au dernier renouvellement de ses instances, avant-hier, à l’hôtel Lalla Khedidja, en présence d’une trentaine de représentants des différents secteurs, notamment les 670 entreprises adhérentes à la chambre.

étaient également présentes les autorités locales, à leur tête le premier responsable de la wilaya, M. Abdelkader Bouazghi. Selon le président de la chambre, M. Ameziane Medjkouh, la wilaya de Tizi-Ouzou occupe la troisième position au niveau de la région centre, en termes d’opportunités et de développement. L’orateur reviendra sur le bilan de la chambre du commerce et de l’industrie de l’année dernière. « L’année 2014 a été une année de prise de conscience durant laquelle nos entreprises ont rencontré certes des difficultés mais que nous avons accompagnées sur le terrain grâce à de nombreux séminaires que nous avons organisés et qui nous ont permis de les encadrer et de les accompagner et bien entendu de répondre à leurs préoccupations… », dira M. Medjkouh, ajoutant : « La valeur ajoutée de notre wilaya réside dans la valeur de ses hommes et dans la dimension humaine ». Le premier responsable de la wilaya, M. Abdelkader Bouazghi, qui a procédé à l’ouverture officielle de cette assemblée générale, dira : « Quand on parle de développement, on doit tout de suite mettre en équation l’emploi et la création de richesses, car c’est ça le vrai développement. Nous devons tous militer pour un véritable développement de la wilaya de Tizi-Ouzou qui doit passer nécessairement par l’entreprise, la vraie, celle qui crée de l’emploi et de la richesse, qui crée de la valeur ajoutée qui suppose des fiscalités… ». Et d’ajouter : « Il est vrai que la wilaya de Tizi-Ouzou a connu des turbulences et des difficultés qui ont fait d’elle une wilaya où l’investissement n’est pas attractif. Elle a été stigmatisée, ce qui a fait que ses enfants sont allés investir ailleurs ». Pour le wali, ce sont très souvent les discours ambiants et l’environnement sociopolitique qui a fait que Tizi-Ouzou est stigmatisée. Il concédera toutefois : « C’est vrai que l’administration est bureaucratique et que les conditions sécuritaires étaient quelque peu difficiles il y a de cela quelques années, ce qui a fait que les porteurs de projets, à choisir entre Tizi-Ouzou et une autre wilaya de l’intérieur du pays, ont opté pour l’intérieur du pays ». Selon le wali, les investisseurs sont de retour dans la région. Il dira que pas moins de 500 demandes d’investissements ont été enregistrées dans la wilaya de Tizi-Ouzou, 190 dossiers ont été validés dont des projets en cours de réalisation. « Nous sommes en train d’encadrer ces entreprises, mais il est difficile que tous ces projets se réalisent et ce n’est pas un problème de sécurité ! », précisera M. Bouazghi. 

Ces oppositions qui freinent le développement… 

Il évoquera par ailleurs quelques projets mort-nés, en raison des oppositions de citoyens et même d’élus locaux : « Le P/APC de Fréha, qui veut promouvoir sa commune, nous a fait une proposition de création d’une zone d’activité sur celle-ci. Nous avons dégagé un site et mis sur ce terrain des porteurs de projets très sérieux triés sur le volet, connus pour leur sérieux. Quelques jours plus tard, des citoyens sont venus nous dire qu’ils étaient contre cette zone d’activités. Ils furent même suivis par quelques élus de l’APC de Fréha ». D’autres projets touristiques de haut standing qui devaient s’implanter sur le territoire de la wilaya n’ont pas vu le jour pour les mêmes raisons, selon l’orateur : « Si l’ambiance générale ne change pas, nous aurons toujours des oppositions et les projets n’aboutiront pas. Il faut une ambition générale de développement, ce n’est pas seulement l’affaire du wali, c’est l’affaire de tous ! Les wilayas qui ont réussi, ce fut grâce à l’environnement et à une volonté ambiante. Tout le monde doit accepter le développement », conclura le wali. Pour le P/APW, M. Hocine Haroun, les facteurs du ralentissement de l’investissement dans la wilaya de Tizi-Ouzou, voire de son blocage, « se nomment lourdeurs administratives, bureaucratie et difficultés d’acquérir des assiettes, mais aussi oppositions et par dessus tout… insécurité ». 

 Karima Talis

Partager