La commune de Boudjellil, dont le chef-lieu est situé à 87 Kms au Sud-ouest de Béjaïa, est la seule localité dans cette wilaya qui ne dispose pas, au jour d’aujourd’hui, d’un centre ou du moins d’une annexe de formation professionnelle et d’apprentissage ! Ce constat a interloqué plus d’un, ici, à Boudjellil, nonobstant une démographie galopante dont la population avoisine les 15 000 âmes! Les jeunes désirant suivre une formation quelconque sont obligés de le faire ailleurs, à Tazmalt, à Akbou ou à M’Chedallah, car, chez eux, il n’y a pas l’ombre d’un établissement de formation digne de ce nom. Pour cela, il leur faudra beaucoup de patience et surtout beaucoup d’argent pour suivre les formations de leur choix, car l’éloignement des différents CFPA leur occasionnent des charges supplémentaires, comme le transport, la restauration, etc. Néanmoins, et dans l’optique de parer, un tant soit peu, à cette absence d’un CFPA, l’APC de Boudjellil a dû réaménager l’ancien ouvroir, situé à proximité de l’ancienne école primaire, pour le transformer en atelier d’apprentissage. Cette bâtisse qui date de l’époque coloniale se trouve malheureusement en proie à la vétusté et au délabrement. Qu’à cela ne tienne, cela n’est qu’un succédané à l’inexistence d’un centre de formation. Toutefois, il se trouve que cet ouvroir n’est pas réservé à tout le monde, mais plutôt à la femme au foyer uniquement. Dans ce lieu, il n’y a que quelques formations qui y sont dispensées comme la couture, la confection des gâteaux et la coiffure Dames. Une nomenclature somme toute très limitée, et qui ne satisfait aucunement toutes les femmes désirant suivre d’autres formations plus spécialisées. Sur un autre registre, ces formations s’avèrent très indispensables pour ces femmes au foyer, lesquelles bénéficient à la fin de leur cursus d’une attestation qui leur permettra de bénéficier des différentes aides à l’emploi de jeunes, comme l’Angem notamment. Le choix de suivre des formations par ces femmes casanières est mû également par la nécessité impérieuse d’apprendre un métier afin d’aider leurs conjoints dans le budget familial, lesquels se trouvent laminés par la cherté de la vie de ces dernières années!
Syphax Y.