L’insécurité continue de régner sur le campus universitaire de Tamda. Un état de fait qui dure depuis son ouverture durant la saison 2008-2009.
La communauté universitaire, enseignants et étudiants résidents et personnel, est revenue à la charge, hier, pour dénoncer haut et fort l’insécurité et demander l’ouverture immédiate du siège de la sûreté de Tamda sise à quelques mètres du campus. « Nous avons ras-le-bol de cette situation qui perdure depuis déjà des années. Nous ne pouvons plus travailler dans ces conditions lamentables ! ». Tels sont les propos lancés par un étudiant, devant le portail du campus cadenassé depuis la première heure de la matinée. Sur les lieux, des centaines d’étudiants et d’employés tenaient un rassemblement. Au même moment, d’autres manifestants avaient rallié le rectorat de l’université Mouloud Mammeri, au chef-lieu de wilaya, où un autre sit-in était prévu. Plusieurs banderoles étaient accrochées à la façade et au portail du campus. L’on pouvait y lire : « Jusqu’à quand l’insécurité à Tamda » ou encore « L’insécurité règne sur les lieux ». M. Bel Abaci Madjid (ATS), membre du Snapap, n’a pas été avec le dos de la cuillère pour fustiger les responsables concernés, les accusant de ne rien entreprendre pour mettre un terme à ce phénomène d’insécurité et d’inquiétude. Il dénoncera les innombrables agressions dont ont été victimes les membres du personnel et les étudiants, en majorité des filles. « Basta à ce phénomène qui sème la terreur et la psychose. Les agressions sont quasi-quotidiennes devant et aux alentours du campus et à la résidence des filles ». Le syndicaliste nous fera savoir que même les agents de sécurité ne sont pas épargnés par les agressions, ce qui rend impossible le bon fonctionnement du campus. « Les tapages nocturnes sont incessants tout autour du campus. Les étudiantes sont harcelées et les membres du personnel ont à plusieurs reprises été empêchés de rejoindre leurs postes de travail… ». Une étudiante abordée à ce sujet dira : « Nous sommes livrés à nous-mêmes ! À Quand l’installation de cette sûreté urbaine qui mettra fin à cette anarchie généralisée et aux harcèlements que nous subissons quotidiennement ? ». Lui emboitant le pas, un étudiant dira que des extra-universitaires parviennent à pénétrer dans le campus et se pavanent en toute quiétude à l’intérieur même des blocs pédagogiques : « A maintes reprises, des étudiants, et surtout des étudiantes, ont été pris à partie par ces intrus malfrats. Mais que faire ? Nous n’avons que nos jambes pour essayer de leur échapper! C’est pour cela que nous avons toujours sollicité la mise en place de ce corps de sécurité ». Au Campus de Hasnaoua, plus précisément devant le rectorat, un grand rassemblement, composé d’étudiants, d’enseignants et du personnel ATS, a été organisé vers 10h. « Nous avons fait le déplacement jusqu’ici pour dire que nous en avons marre de cette insécurité qui persiste. Pourtant le siège de la sûreté est bel et bien achevé depuis trois ans. Qu’attendent les responsables pour la mettre en service ? », s’interrogera l’un des étudiants. Ce dernier nous apprendra que les clés du campus ont été remises au recteur. Il est à rappeler que plusieurs actions ont été organisées, entre autres, des marches, des rassemblements et des grèves, pour réclamer la sécurisation de ce pôle universitaire. Cependant, cette revendication, disent-ils, est restée lettre morte et rien n’a été fait depuis l’ouverture de ce pole universitaire en 2008-2009. D’autres revendications ont été soulevées par les manifestants, notamment celles relatives aux mauvaises conditions de leurs études. Il est question, selon nos interlocuteurs, d’infiltrations d’eau à l’intérieur des salles pédagogiques, de coupures récurrentes d’électricité d’absence de réfectoire pour le personnel, ainsi que de la chaufferie et de plusieurs blocs pédagogiques qui n’ont toujours pas été réceptionnés.
M.Z