On se rappelle, l’année dernière, tout le tapage médiatique qu’il y a eu autour de la demande de faire de Innayer, le jour de l’An berbère, un jour férié, à l’instar du premier janvier de l’année grégorienne et du premier moharrem, jour de l’An hégirien. Demande tout à fait légitime, puisque le 1er Innayer –on dit aussi yannayer- est une vraie fête nationale, célébré sur tout le territoire national, aussi bien dans les régions berbérophones qu’arabophones. C’était l’occasion, pour les Algériens, d’affirmer un peu plus leur originalité, de récupérer un pan de leur patrimoine, longtemps marginalisé. L’occasion était offerte puisque un jour férié –le 19 juin- venait d’être supprimé. Mais les ‘’élus’’ du peuple avaient décidé autrement : le 1er yannayer n’a pas été férié. Il ne le sera pas non plus, cette année, puisque la demande semble tombée aux oubliettes. En tout cas, on n’en trouve pas écho dans les médias. Comme tous les ans, il y aura des festivité, quasi officielles, dans les maisons de la culture, les campus d’université, notamment à Tizi Ouzou, des émissions aussi à la radio et à la télévision. Mais plus question de rendre yannayer férié ! Le peuple, lui, n’en a cure : d’Alger à Tlemcen, de Tizi Ouzou à Oran, et ailleurs, dans les villes et les villages les plus reculés d’Algérie, on fêtera yannayer, dans la joie et la convivialité. En attendant qu’un jour, ce même peuple, impose sa volonté à ses ‘’élus’’ et que yannayer devienne enfin un jour férié, une fête nationale !
S. Aït Larba