Les handicapés de Aïn El Hammam ont passé la Journée internationale de l’handicapé comme tous les autres jours. Sans association pour les défendre ou pour célébrer leur journée, certains ignorent même la signification de la journée du 14 mars. Les associations culturelles, peu informées, n’ont pas eu le réflexe d’organiser ne serait-ce qu’une réception pour donner un peu de baume au cœur de cette frange de la société. Cependant, «le plus important n’est pas dans une fête, une fois par an», nous fait remarquer Nacer, cloué à son fauteuil. Et d’ajouter : «Aucune administration n’a jugé utile d’aménager des accès aux personnes souffrant d’un handicap physique. Le monde est construit pour les valides, pas pour nous». Nous avons effectivement confirmé la véracité de ses dires, après une virée vers les services susceptibles d’accueillir ces personnes. Pour accéder aux bureaux de la daïra ou pour l’achat d’un timbre à la poste, le vieillard ou le handicapé se trouvent face à une multitude de marches d’escaliers qu’il faut gravir. Des étudiants, doués et assoiffés d’études, ont, comme Nacer, la mort dans l’âme, mis fin à leurs études «devant ces barrières d’escaliers infranchissables, dressées devant nous», ajoute-t-il. L’hôpital fait, cependant, exception puisqu’en plus du pavillon des urgences, plusieurs autres services permettent l’accès au fauteuil roulant. Par ailleurs, l’APC, ne pouvant aménager des accès aux étages, a donné instruction aux agents d’accueil de se substituer à ces personnes qui viendraient solliciter la délivrance d’un quelconque document. Des exemples que devraient suivre les autres administrations en leur dédiant un service spécial ou en délégant un agent pour s’occuper des handicapés physiques.
A.O.T.
