Le poste de commandement, sis au village de Tizi N’Tlekht dans la commune d’Aït Mahmoud, où se préparaient les opérations dans la wilaya III durant la guerre de libération, a été revisité hier, par les responsables locaux, de wilaya et militaires, à l’occasion de la Fête de la victoire qui coïncide avec le 19 Mars de chaque année. Une délégation constituée, entre autres, du directeur des Moudjahidine, des membres de la fédération de France, des P/APC d’Aït Mahmoud, Beni Douala et Beni Aïssi, du chef de daïra, des représentants des comités des villages et différentes associations, s’est rendue audit village dévasté durant la guerre, plus précisément à l’endroit qui a servi de refuge et de poste de direction des opérations militaires. A ce même endroit, convergeaient les plus grands dirigeants de la Révolution, à savoir Krim Belkacem et Amirouche, pour ne citer que ces deux hommes. Après le dépôt d’une gerbe de fleurs, les présents ont observé une minute de silence en hommage à tous les martyrs de l’Algérie, suivie de la Fatiha. M. Laichour Slimane, officier de liaison du colonel Amirouche, a retracé l’historique de ce village qu’il a qualifié de martyr, car il fut complètement rasé par les forces coloniales. « C’est un village martyr. Il a abrité plusieurs rencontres des dirigeants de la Révolution et les ordres émanaient de ce refuge qui faisait office de poste de commandement (PC) ». Il enchaînera : « Krim et ses amis venaient souvent ici pour faire des réunions et c’est d’ici que sortaient les grandes décisions et les opérations militaires ». Une veuve de chahid prendra ensuite la parole pour témoigner de la barbarie des occupants français : « Nous avons subi les pires affres durant la pénible période de la guerre. Nous avons dû quitter nos maisons à cause de la violence des batailles. Aujourd’hui, dieu merci, nous sommes libres et c’est grâce aux sacrifices des fils du peuple. Nous ne devons pas cesser de rendre hommage à tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous jouissions aujourd’hui de cette belle liberté. Vive l’Algérie ! ». Le P/APC d’Aït Mahmoud, M. Allem Slimane, a lui entamé son allocution en retraçant, succinctement, l’historique des Accords d’Evian, lesquels avaient été dirigés par Krim Belkacem, avant de rendre hommage au village de Tizi N’Tlekht : « Ce village a été bombardé et complètement détruit par les militaires français. Ses habitants ont tous été déportés au village de Taguemount Azzouz. Ce n’est qu’après l’indépendance que le village a repris vie et que ses habitants sont revenus à leurs demeures », racontera-t-il. L’orateur profitera de l’occasion pour s’adresser aux responsables, leur demandant de consacrer une attention particulière à ce village martyr. Le directeur des Moudjahidine lui répondra en disant : « Cette demande qui émane des villageois et des autorités locales sera transmise au ministère et je ferai de mon mieux pour concrétiser cette revendication ».
M. Z.