Le choix du terrain validé au niveau du secteur 205 à Allaghane est fortement contesté par certains riverains. Et pourtant, toutes les démarches administratives et les procédures encadrant l’investissement privé auprès du Calpiref ont été favorablement adoptées. Les coûts de réalisation de cette unité sont estimés à 20 millions d’Euro, soit 200 milliards de centimes, avec à la clef la création de pas moins de 100 postes d’emploi. Certains habitants d’Allaghane, une localité relevant de Tazmalt, ont obstinément empêché jusqu’à la tenue d’une conférence de sensibilisation sur l’importance du dit projet qui devait avoir lieu dans une école primaire. « Ce projet ne verra pas le jour dans notre localité. Ramenez-le dans votre environnement », lançaient des voix. Vu le climat tendu qui régnait, le directeur général de l’entreprise Delta Environnement Consortium, détentrice du projet, n’a pas pu exposer son projet ni le plaider devant l’assistance « bouillonnante ». Les habitants de Tazmalt, notamment ceux d’Allaghane, sont visiblement partagés et indécis quant à l’implantation de cette unité malgré les opportunités qu’offrent ce méga projet pour l’ensemble de la région, comme essaiera de le leur expliquer M. Guesmia, directeur général de Delta Environnemen Consortium. « La majorité des habitants de Tazmalt sont satisfaits de ce projet. Ils l’ont largement bien accueilli. En revanche, je dénonce la manipulation que pratiquent certaines personnes issues de l’assemblée qui font, en douce et sans motifs, obstacle à ce projet », nous dira M. Mira Smaïl, maire de Tazmalt. « Nous n’y sommes pour rien! Nous n’avons jamais manipulé personne. Au contraire, à aucun moment nous ne nous sommes opposés à ce projet. D’ailleurs, nous sommes très contents que notre région bénéfice d’un tel projet. Néanmoins, nous déplorons le fait de n’avoir pas été consultés ni mis au courant des détails de ce projet », répond de son côté M. Assam, élu de l’opposition à l’APC de Tazmalt.
« À Madrid, une unité d’une même envergure est implantée dans un milieu urbain »
La genèse de cette opposition a commencé lorsque M. Hadad, directeur de la ferme pilote, une assiette de terrain à caractère domanial devant accueillir ce projet, déposa une plainte au niveau du tribunal d’Akbou pour atteinte à une oliveraie. « Les tronçonneuses de l’APC ont détruit des dizaines d’arbres. Ce projet est une menace non seulement pour les riverains mais aussi pour la nappe phréatique et tout l’environnement », nous diront des voix « anti-Delta Environnement ». Par ailleurs, le directeur du projet, dont l’entreprise est algéro-espagnole et surtout de droit algérien, insiste sur l’aspect écologique et environnemental de l’unité. « Elle est l’une des dernières innovations dotée d’une haute technologie. A Madrid, une unité d’une même envergure est implantée dans un milieu urbain sans susciter une quelconque opposition », nous a déclaré M. Guesmia. Le projet est accrédité et certifié selon notre interlocuteur, par des organes internationaux, à l’image de T.U.V, VERETAS et SGS. Ainsi, ajoute-t-on, l’ouverture de droit doit aussi être certifiée. « C’est pour dire que nous respectons toutes les règles régissant ce genre d’activités. Pour les oliviers touchés par le projet, ils seront, selon le directeur de celui-ci, taillés et déracinés. 107 arbres en tout seront effectivement réimplantés ailleurs pour pouvoir réaliser l’unité. « Ces oliviers seront offerts à ceux qui veulent les planter. C’est un don que nous voulons faire à la population locale. Nous ne sommes pas là pour détruire l’environnement », ajoutera-t-il. Dans un autre registre, la SARL a bénéficié officiellement de la concession d’un terrain s’étendant sur une superficie de plus de 02 hectares. L’assiette a été cédée pour 01 million de dinars comme première tranche. Sur le côté technique, l’unité une fois mise en service, sera en mesure de traiter et de recycler 3,8 tonnes de déchets par heure, soit 90 tonnes par jour. « Nous allons aussi renforcer l’unité avec un autre Tang qui doublera la capacité de traitement », prévoit le manager. Les déchets, explique-t-il, « seront traités sous une température de 1000° à l’aide de l’eau (la vapeur), de l’effet physique ainsi que de la vitesse de rotation. Il n’y aura pas de fumée. C’est ce que nous voulions expliquer à l’assistance mais malheureusement nous en avons été empêchés », regrette-t-il. « Les déchets seront traités et prêts à 93% au recyclage. Nous aurons plusieurs types de déchets, des PET, engrais, plastique, verre…etc. ». L’orateur insiste sur l’aspect écologique de l’unité : « C’est une invention toute récente, elle ne date que de 2009. Elle ne nuira aucunement à la santé de la population riveraine ni à son bien-être. Elle est surtout très économique ». L’édile communal prévoit une autre conférence qui sera organisée incessamment au niveau de la maison de jeunes de la commune pour sensibiliser avantage les citoyens sur l’importance de ce projet.
Menad Chalal