Tirs groupés sur le maire

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Rien ne va plus dans la commune de Béni Douala, suite à un bras de fer entre une opposition majoritaire issue de trois tendances et une minorité fragilisée composée d’élus RCD.

Hier, la placette en face de la mairie locale était noire de monde. Un meeting s’y est tenu, à l’appel de l’opposition, constituée de 6 élus indépendants, 3 FFS et 3 RCD, qui dénoncent la gestion « opaque » du maire. « Ce sont des personnes de l’extérieur qui gèrent les affaires de notre commune », dira dans son intervention un ex-adjoint du maire, d’obédience RCD. Il sera suivi de M. Boudouhene Samir, élu indépendant, qui fera le point sur la situation et le climat qui règne au sein de l’assemblée populaire qu’il qualifiera de chaotique : « Nous avons tout subi et supporté avec l’espoir de voir l’état de notre commune s’améliorer. Voyant les choses empirer, nous l’avons interpellé à maintes reprises, afin qu’il arrête ses dérives. Mais le maire a préféré verrouiller et fermer toutes les portes », a-t-il martelé avant de préciser : « Le maire continue  dans sa politique de fuite en avant au lieu de redresser la barre ». Pour l’orateur, le meeting d’hier était l’occasion pour les élus de l’opposition de rendre des comptes à leurs concitoyens. Lui succédant sur la tribune, Nadour Mohamed, élu d’obédience FFS, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour  accuser l’administration qui a, selon lui, pris parti en faveur du maire : « C’est aujourd’hui seulement que nous avons été conviés par ce maire pour l’adoption du BP 2015, alors que celui-ci devait l’être il y a déjà des mois. D’autres localités ont adopté les leurs avant la fin 2014 ou au plus tard le début 2015. Nous sommes ici pour dire à la population que nous ne cautionnons plus les mensonges et les dérives… ». Et d’enchaîner : « Ce maire n’a aucune bonne intention. Au lieu de travailler avec son exécutif et ses camarades, il a décidé de mettre à l’écart deux élus qui ont refusé de marcher dans ses combines ».  L’élu FFS ajoutera : « Ce jour-là nous avons refusé la destitution de ces deux élus, même s’ils sont issus de la même liste à laquelle appartient ce maire. Cependant, nous sommes 12 élus à avoir établi un PV dans lequel nous avons décidé de retirer notre confiance à ce P/APC et que nous avons envoyé à la daïra ». Pour expliquer, Hamidi Rabah dira : « Nous référons toujours au code communal, contrairement à ce maire qui le bafoue à chaque fois. La gestion de l’APC est lamentable », a-t-il réitéré. M. Hachour Amar, élu RCD, adjoint du maire et président d’une commission, regrettera lui de voir un maire, issu d’un parti démocratique, qui bafoue toutes les règles de la démocratie : « Comment un parti comme le RCD qui lutte pour instaurer la démocratie dans le pays cautionne-t-il les dérives et la tyrannie de ce maire ». Il ajoutera que le temps était venu pour dénoncer les pratiques « despotiques » et la mauvaise gestion  « que nous avons toujours refusée ».  Boudouhene Samir précisera que cette affaire de retrait de confiance au maire est actuellement entre les mains de la justice : « nous avons esté en justice l’administration qui a répondu favorablement de la destitution de deux adjoints que le maire a voulu, alors que notre opposition à cette décision, votée par les 12 élus, a trouvé un écho défavorable au sein de la population ». Plusieurs volets ont été abordés par les élus durant ce meeting, tels l’habitat rural, les PCD et PSD, ainsi que le mode des recrutements… Les jours à venir s’annoncent rudes dans la commune de Béni Douala.

M.Z 

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