943 projets non lancés et 79 à l’arrêt !

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Le déficit des APC en matière de gestion des municipalités a été encore une fois, mis en lumière par les autorités publiques de la wilaya, hier, lors d’un conseil de wilaya regroupant les chefs de daïra et les P/APC des 45 communes que compte la wilaya. 

Ainsi, le premier magistrat de Bouira a dressé un tableau des plus noirs sur la gestion de la plupart des communes, mais il prendra un ton « diplomatique » pour le faire. « On n’est pas là pour vous réprimander ou vous accabler. Au contraire, nous voulons vous aider à mieux gérer vos communes », a-t-il déclaré d’emblée. Néanmoins et de l’aveu même du wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, cette réunion se voulait être un « cri d’alarme », concernant la gestion des deniers publics par certaines assemblées communales. Ainsi et jusqu’à la date du 31 décembre 2014, pas moins de 943 projets n’avaient pas été encore lancés à travers l’ensemble des communes de la wilaya, ce qui représente une perte sèche de près de 4 milliards de dinars. Encore un chiffre qui démontre de la défaillance des APC, 70% de cette somme concerne les budgets communaux (BC), soit plus de 2. 39 milliards de dinars. Parmi le « top 10 » des communes les moins enclin à travailler, le rapport exposé par les services de la DRAG montre que la commune de Bouira est en tête de ce classement peu reluisant, avec pas moins de 94 projets non lancés, talonnée de près par les municipalités de Lakhdaria et Kadiria avec 69 projets non lancés et suivie par les communes d’Aomar et M’Chedallah, avec respectivement 62 et 53 projets en latence. D’autres statistiques, cette fois-ci par daïras, indiquent que la daïra de Kadiria revêt « le bonnet d’âne », avec plus de 61% des projets inscrits et non lancés, ce qui représente en tout 176 projets. Pour ce qui est des projets à l’arrêt, les chiffres présentés sont relativement satisfaisants, car à la date du 31 membre dernier, «  seulement » 79 projets étaient à l’arrêt, ce qui représente un montant global de 500 millions de dinars. Là encore, les communes sont pointées du doigt, car sur le montant indiqué 33% est à mettre au crédit des B.C. Parmi les communes où il y’a un nombre important de projets à l’arrêt, les municipalités de Bouderbala, Boukram, Ain Bessam, Chorfa, Dirah et Hadjra Zergua ont été citées.  Concernant les communes figurant pour la deuxième année consécutive parmi les municipalités qui enregistrent le plus grand nombre de projets à l’arrêt, le rapport cite les communes de Djebahia, Bouira et Bordj Okhris, avec respectivement 9, 6 et 5 projets à l’arrêt. À propos des motifs invoqués, les services de la DRAG mentionnent entre autres les oppositions/contentieux, contraintes administratives et techniques et résiliation ou abandon des chantiers. Autre volet abordé celui de l’exécution des programmes, les données présentées font ressortir un fait plus au moins étonnant, lequel réside dans le fait que les communes dites « pauvres » s’en sortent haut la main. Ainsi, Ridane, Hadjra Zergua, Taghdit et El Hakimia réalisent des performances plus qu’honorables, car elles sont dans l’ordre à 94%, 82%, 80% et 70% de taux d’exécution. La commune de Bouira est, quant à elle, à 61% de taux d’exécution. Enfin, ledit rapport conclut en mettant en exergue que parmi les 2 246 projets inscrits, seuls 586 projets sont sur chantier, représentant 26,10% de tout le programme, le reste est réparti entre les projets non lancés (41,98%), à l’arrêt (3,52%) et achevés (28,40%). Par ailleurs, il est également souligné que sur 488 projets inscrits avant 2012, 294 projets (soit 60,24%) sont financés sur subventions provenant du FCCL, B.W et des B. C, avec respectivement 179, 65 et 50 projets. En outre, il est mentionné qu’une bonne partie de ces projets anciens et achevés ne peut être clôturée en raison de l’existence de reliquats non utilisés et qu’une analyse non exhaustive de ces reliquats a montré que quelques 254 opérations présentaient des reliquats de l’ordre  de 100 000 000,00 DA. 

Ramdane Bourahla

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