Danger sur la RN30

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L’éboulements, chutes de pierres et autres mouvements géologiques, aussi dangereux les uns que les autres se multiplient et s’amplifient . 

Ces phénomènes commencent à redoubler d’intensité surtout avec le retour du beau temps et le réchauffement climatique dont le processus s’enclenche traditionnellement à partir de la deuxième semaine du mois d’avril. Cela en tenant compte du décalage des saisons survenu en 2004, avec le retour du cycle humide qui s’étale pour rappel sur une période de 36 ans avant de céder la place à celui sec pour la même période. Seulement, toutes ces prévisions ont été chamboulées par une nouvelle et étrange déstabilisation des conditions climatiques avec un phénoménal déchainement des éléments naturels d’une rare violence, accompagné d’une pluviométrie qui a battu tout les records en matière de volume durant les mois de janvier et février sans interruption. Des orages diluviens causant d’incalculables dégâts notamment au niveau des communes de haute montagne, telles qu’Aghbalou et Saharidj. Seulement, voilà que le baromètre fait encore des siennes et surprend tout le monde avec un retour du beau temps précoce observé depuis la 2ème semaine du mois de mars, doublé d’une hausse sensible des températures à l’origine d’un effarant mouvement géologique tel que l’accélération des glissements et affaissements de terrain, éboulements et autres chutes de pierres sous forme d’avalanche par endroit, notamment en haute montagne. C’est le cas à Saharidj. En effet, le long des 20 Kms de la RN30, à partir du vieux Saharidj en périphérie Nord du chef-lieu communal jusqu’au sommet du col de Tizi N’Koulal, les chutes de rochers redoublent d’intensité à une cadence effrénée et présentent un réel danger de mort pour les centaines d’usagers de cette route. Celle-ci relie la région de M’Chedallah à Tizi-Ouzou via la daïra de Larbâa n’Ait Ouacif. Très fréquenté ce tronçon a été rouvert à la circulation depuis le début du mois de mars, et ce, grâce au retour du beau temps et la fonte rapide des amoncellements de neige qui l’ont obstrué. Une route stratégique sur le volet sécuritaire et économique, très fréquentée par les marchands ambulants qui fréquentent les marchés  hebdomadaires des wilayas de Bouira et Tizi-Ouzou et les transporteurs publics particulièrement ceux intervenant dans la filière des matériaux de construction. Ceci en plus des estivants, nombreux à sillonner les deux flancs de la chaîne montagneuse de Yemma Khedidja. Tout cela pour souligner l’importance du trafic routier sur la RN30 depuis sa réouverture. Cette route est aussi le point de chute de pierres et énormes rochers qui dévalent les accotements supérieurs de cette voie d’accès et qui terminent leur course sur la chaussée sous forme d’avalanches. C’est un miracle qu’aucun accident grave ne s’est encore produit en ces lieux où plane une réelle menace sur les usagers, d’autant plus que cette route aménagée en plein milieu des flancs Ouest de Yemma Khedidja longe un vertigineux précipice de plus de 200m de profondeur sur environ 04Kms. La chaussée est très rétrécie par d’énormes rochers qui occupent la partie supérieure, ajouté à d’innombrables coulées de boue qui prennent leur part de cette route en plus d’obstruer complètement les fossés de drainage des eaux provenant des fontes de neige sous forme de torrents. Nous avions constaté de visu, lors de notre virée sur les lieux, que les routes qui desservent les deux derniers villages en haute montagne, Ath Illiten et Imesdurar, ont subi les mêmes agressions avec de dangereux affaissements de la chaussée qui s’élargissent à vue d’œil. La route risque d’être fermée à la circulation dans un proche avenir si rien n’est entrepris pour freiner ces affaissements. Il est à noter, par ailleurs, que la partie supérieure du village Imesdurar est directement exposée à ces chutes de rochers. Les citoyens vivent sous une réelle menace et une psychose généralisée ; d’où une indispensable et urgente inspection des lieux par des spécialistes en la matière pour prendre les dispositions nécessaires et y pallier à toute éventualité. Compter sur les seuls moyens et compétences des APC dans ce cas de figure serait une erreur qui coûterait très cher aux montagnards.

Oulaid Soualah

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