Agouni Oucherki, le rêve contrarié

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Quand dans les années 90 le siège de l’APC de la commune d’Aghribs fut déplacé vers le lieu dit Agouni Oucherki, d’aucuns pensaient que cette décision allait déboucher sur l’émergence une ville moderne avec toutes les normes requises allant dans ce sens.

Hélas, plus de vingt cinq  ans après, force est de constater que mis à part quelques bâtisses élevées par ci par là au petit bonheur la chance, le lieu reste réduit à n’être qu’un passage qu’on aborde par la force des choses sans que quelque chose ne nous invite à nous y arrêter ni à nous questionner sur son statut. Ni toute à fait  ville ni village, sans  aucun ancrage social et culturel, Agouni Oucherki ne peut prétendre à quelque égards de la part d’éventuels visiteurs. De loin, l’image qu’il donne est celle d’un ensemble de béton éparpillé sur un mouchoir sans aucune harmonie. De près, c’est le hideux qui l’emporte sur l’esthétique. Le siège de l’APC lui-même ne paye pas de mine et n’eût été le fronton accolé à son enceinte, il est difficilement reconnaissable. La voie qui y mène n’est même pas goudronnée et la cour reste une étendue de terre balayée par les vents ou transformée en boue par les jours de pluie comme nous le dira un des citoyens du village d’Aghribs. De fait, cette bâtisse est loin de posséder l’ambition d’administrer une commune de 15 villages, conclura-t-il. Pourtant, se souvient cet autre habitant d’Agouni Oucherki, à l’époque tout le monde parlait d’une nouvelle ville qui allait être construite et qui serait une jonction entre la ville d’Azeffoun, Ferha et la commune de Timizart ce qui vouait Agouni Oucherki à un avenir radieux et prometteur tant sur le plan économique et social que culturel. «Il nous faudra bien déchanter puisque de fait le lieu est réduit à n’être que cet arbre qui cache la forêt et ce ne sont pas ces quelques bâtiments sans âmes qui nous contrediront» nous confiera notre interlocuteur. On comprend d’autant mieux la déception des citoyens de la commune quand on sait qu’Agouni Oucherki est un point tampon qui joint la Route Nationale 71 qui relie les villes de Boudjima à Timizart, Aghribs et Freha à la nationale 73 qui mène vers Azeffoun. C’est dire toute l’importance stratégique qu’occupe ce chef-lieu de la commune d’Aghribs, mais qui n’arrive pas malgré ses atouts  à trouver sa vitesse de croisière pour atteindre l’essor escompté. Pourtant ce ne sont pas les terrains qui manquent pour doter ce lieu des infrastructures nécessaires afin de le viabiliser convenablement comme des salles de sport, une maison de culture, un super marché et pourquoi pas un grand hôpital tant l’endroit est propice à ce genre de projet. Pour cela il faudra un véritable plan qui accorderait une attention particulière à la répartition des constructions à venir afin d’éviter à Agouni Oucherki d’être une simple citée dortoir sans personnalité ni relief où l’on s’ennuie à défaut de vivre. Tel est le souhait de la majorité des gens que nous avons abordés, majorité qui caressent l’espoir de voir un jour se concrétiser ce fantasme des années 90 à savoir l’émergence d’une nouvelle ville au vrai sens du terme à Agouni Oucherki.

A.S . Amazigh

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