Ighil Ouchekrid, voilà un village qui ne fait parler de lui que rarement! Situé à 8 Kms du chef-lieu communal d’Aghbalou, ce patelin de près de 3 000 habitants « voit » le temps passer sans pour autant voir les choses s’améliorer. À vocation agropastorale, le village d’Ighil Ouchekrid n’offre aucune opportunité de travail à ses habitants, si ce n’est un peu de commerce et quelques spécialités agricoles, comme l’élevage, l’aviculture et l’oléiculture. Car, ici, il n’y a aucune usine ou toute autre unité industrielle capable d’absorber le chômage galopant qui touche de plein fouet la masse juvénile de cette contrée, perchée à plus de 500 mètres d’altitude sur l’un des contreforts de la chaîne du Djurdjura. Pour prétendre à un emploi stable et bien rémunérant, il faut « descendre » à Tazmalt, à Akbou ou à Bouira. Cependant, en cette saison printanière, les villageois peuvent oublier, l’espace d’un temps, tout le marasme et la mal vie, rien qu’en contemplant la beauté féerique des prairies tapissées de verdure et de toute sorte de fleurs. Cela retape vraiment le moral! Mais lorsque le regard se pose sur le village, la mélancolie « happe » les « Ath Ouchekrid », car la vie quotidienne y est loin d’être de tout repos! Néanmoins, en dépit de toutes les difficultés, le village connaît une extension qui fait penser à un développement latent. Les nouvelles constructions voient le jour, ce qui veut dire que la croissance démographique est en ascension. Difficile, en ces temps, aux villageois de quitter leur village pour s’installer ailleurs. Même s’ils le désirent, ils ne peuvent pas le faire car, ailleurs, les prix des terrains dans les villes ont littéralement explosés…Ce qui fait qu’il ne leur reste autre choix que de continuer à vivre dans les terres de leurs ancêtres, surtout avec cette aide à l’habitat rural (le Fonal) qui a beaucoup « d’adeptes » dans le village! Sur un autre volet, à Ighil Ouchekrid, il y a toujours cet énorme et sempiternel problème de la décharge sauvage, située à proximité du village, laquelle continue d’empoisonner le quotidien des habitants avec les miasmes et les fumées qui s’en dégagent à longueur de journée. Les villageois ont à maintes fois revendiqué sa délocalisation sans pour autant avoir gain de cause.
Y. S.