Cette commune fut l’une des plus touchées par les incendies de ces dernières années. En effet, des milliers d’oliviers sont, chaque saison estivale, décimés par les incendies, à cause du fait que des pistes anti-feux manquent dans beaucoup de villages.
« Des oliveraies entières seraient protégées des flammes si seulement il y avait les moyens adéquats. Nous continuons toujours à y faire face avec des moyens primitifs. Je vous cite par exemple le cas de Chakour, où pas moins de deux cents arbres ont été partis en fumée l’été dernier. Nous souhaitons que la piste dont le tracé est déjà fait soit réalisée. C’est une piste de plus de huit kilomètres qui servira de ceinture pour toutes ces terres entourées de maquis », nous dira un oléiculteur de Tafoughalt. À ce sujet, une source proche de la subdivision agricole de Tizi-Gheniff à laquelle sont rattachées Ait Yahia Moussa, M’Kira et Tizi-Gheniff, nous confiera que ce projet sera lancé incessamment. Quant à la replantation de jeunes oliviers dans cette municipalité elle se poursuit pour la deuxième année consécutive. » Pour cette année, nous avons distribué 4 500 plants. Même s’il y a un manque, il faudrait quand même reconnaître que le nombre est important, surtout si l’on ajoute les 3 500 de l’an dernier. Cela nous fera au total 8 000 arbustes. Nous espérons toutefois que cette opération continuera l’année prochaine. Eu égard au nombre d’oliviers incendiés ces dernières années, on peut dire que la surface replantée est en deçà de celle qu’il fallait remplacer par de jeunes plants », ajoutera notre source. Si dans ces communes, la subdivision agricole essaie de répondre aux besoins des fellahs, selon le programme initié par la wilaya, à savoir la replantation de quelque un demi million d’oliviers, les oléiculteurs, de leur côté recourent au greffage des oléastres. » La meilleure façon de reconstituer ces oliveraies reste le greffage. C’est la méthode la plus ancienne en Kabylie que nos ancêtres nous ont léguée. Il faut donc la sauvegarder. Bien que j’aie eu plus d’une centaine d’oliviers, jusqu’à présent, j’ai greffé pas moins d’une autre centaine d’oléastres », nous confiera un oléiculteur d’Ath Mouh Kaci. Voyant le prix de l’huile d’olive actuellement, à savoir entre sept cents et huit cents dinars le litre, il est temps de s’occuper davantage de cette filière, surtout que ces derniers temps, on parle de la labellisation de l’huile de Kabylie. Et par ricochet, il faudrait entendre par là qu’elle sera bonne pour l’exportation. Car, notons-le, c’est la seule filière arboricole qui réussit en haute montagne.
Amar Ouramdane

