Entre mauvais temps et logique spéculative

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Cette hausse est expliquée par le mauvais temps qui a prévalu ces quelques derniers mois sur l’ensemble du territoire national. En effet, depuis la fin de l’année écoulée, les températures ont enregistré des baisses brutales, et se sont installées dans le temps, provoquant d’importantes chutes de pluie et de neige. Ce qui a inévitablement eu un effet sur la récolte qui s’est retrouvée perturbée, car les surfaces plantées sont restées inaccessibles à cause de la terre boueuse. Mais cette année, un autre élément inhabituel est venu se greffer aux autres conditions atmosphériques : le gel. A cause de leur intensité, les chutes de neige ont laissé place au gel qui a eu comme effet d’abîmer de nombreuses plantations de produits maraîchers et d’arboriculture. En Kabylie, les oliviers centenaires, pourtant de réputation tenace, n’ont pu résister aux griffes « givrées » du froid sibérien qui a balayé la région pendant de longs mois, à tel point que les olives ont carrément jaunis. Ce qui ne manquera inéluctablement pas de porter un sérieux préjudice à la production d’olives et d’huile pour la prochaine campagne agricole. Les inquiétudes s’installent et les spéculateurs se frottent d’ores et déjà les mains. Selon, M. Assabah Ammar, directeur de la production au ministère de l’Agriculture, « le froid de cette année a engendré une légère diminution de la production des produits maraîchers ». Ce responsable reconnaît également que les effets néfastes du gel sur la production. « Des plantations de navet, de choux, de choux-fleurs et autres, ont été touchées par le froid et le gel. Ce qui a eu comme effet, le ralentissement la végétation et la diminution de la production et conséquemment une hausse des prix », soulignera notre interlocuteur. Ce dernier notera que depuis le retour du beau temps, il y a une semaine, les choses commencent à revenir à la normale : les plantations sont accessibles, les récoltes se font normalement et l’approvisionnement des marchés en produits frais est assuré régulièrement. Les prix connaissent alors une baisse. « La pomme de terre est cédée à 25 DA contre 35 à 40 DA, pendant la période du mauvais temps. L’oignon est vendu 20-25 DA … ». Mais pour certains légumes, les prix restent inchangés puisque étant des produits maraîchers hors-saison telle la tomate et la courgette, qui sont produits sous serres. Cependant, selon le même responsable, les conditions météorologiques n’expliquent pas tout. « Les prix sont à la merci de certains intervenants dans le marché. Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre connaissance des prix appliqués par les agriculteurs qui font trois fois moins chers que les prix du marché », explique M. Assabah. Et d’ajouter que « l’agriculteur et le consommateur, soit le premier et le dernier maillon de la chaîne, sont les plus lésés par cette logique spéculative ».

Elias Ben

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