Aït Aïche sans eau pendant 12 jours

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L’eau du robinet est un luxe pour les habitants du village Aït Aïche, dans la commune de Mekla, à l’Est du chef-lieu de Tizi-Ouzou. Dans la région, le quota d’eau distribuée est loin de satisfaire la population qui n’a droit qu’à 3h d’eau tous les 10 jours, voire plus.

Le jour où l’eau arrive enfin au village est considéré comme un événement par la population. Une journée où il ne faudra d’ailleurs se consacrer qu’à faire les réserves d’eau et remplir tout ce qui peu l’être : citernes, jerricans et autres bouteilles et barils. En effet, dans la région, l’on s’est habitué à rester 8 à 12 jours sans voir la moindre goutte d’eau couler des robinets. Cette situation commence d’ailleurs à exaspérer les villageois, d’autant plus qu’ils se sentent être les pestiférés de la région et des autorités locales. Car comment expliquer que seuls Aït Aïche et Agouni Bouafir souffrent de cette sécheresse ! Ailleurs, l’eau, même ci elle venait à manquer, ne se fait pas rare au point de laisser la population dans sa soif des jours durant. Ceci, alors qu’aucun motif valable n’est donné par les services concernés ou l’APC pour expliquer les causes de cette pénurie. Et à chaque fois, les excuses varient entre un réseau détérioré une fuite, ou un transfert d’eau vers le château qu’abrite le village, lequel n’a pu être alimenté. Des excuses pour lesquelles la population n’accorde d’ailleurs aucune importance. « Un problème existe, ça on le sait, mais quel qu’il soit, technique, administratif ou volontaire, il faut y remédier », nous confia un villageois d’Aït Aïche. C’est dire que pour les villageois, l’essentiel est de solutionner ce problème qui n’a que trop durer et non pas les raisons invoquées par les autorités compétentes. D’un autre côté cette situation, qui ne s’améliore pas même en hiver, où l’eau à répartir est plus au moins disponible, risque encore de s’empirer à l’arrivée de la saison chaude. Les villageois appréhendent d’ailleurs la saison estivale où il faudra une nouvelle fois renouer avec l’acquisition de l’eau par citerne moyennant des prix dépassant largement les 1 000 DA/la citerne. « C’est vraiment dur. En été nous restons parfois 15 jours sans eau. C’est tout simplement dramatique surtout lorsqu’on se compare aux villages voisins qui, eux, n’endurent pas un tel degré de sécheresse », ajoutera le même interlocuteur qui nous a contacté. De leur côté les autorités locales se rejettent la balle ; entre la mairie et l’unité de l’ADE, on ne sait plus qui est responsable de cette situation ! Pour ces villageois en tout cas, chacune d’elle a sa part de responsabilité ceci dans la répartition de l’eau entre les villages de la localité qui « n’a jamais été équitable », selon le même citoyen d’Aït Aïche, qui espère que la situation s’améliore dans les jours à venir. 

Tassadit Ch. 

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