La localité d’Ouled Mahas, relevant de la commune de Kadiria, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, demeure toujours enclavée, et ce, en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics afin d’améliorer le quotidien des citoyens. Ainsi, plusieurs projets ont été lancés par les autorités, tels que la réfection de quelques routes, l’électrification des quartiers et autres aménagements des canaux d’assainissement. D’ailleurs, le résultat est assez significatif aux yeux de certains citoyens interrogés : ‘’On commence enfin à voir le bout du tunnel’’, reconnaissent-ils. Cependant, il n’en demeure pas moins que beaucoup de choses restent à accomplir dans le domaine de l’aménagement urbain et la résorption de l’habitat précaire. En effet, bon nombre de quartiers de ce hameau se trouvent toujours dans un état qualifié de ‘’lamentable’’ par la population. Au lieu-dit Haouch Mabrouk, ce sont des familles entières qui vivent dans l’extrême précarité et dans l’indifférence la plus totale des autorités. «Nous nous entassons dans une seule chambre ! J’ai deux grands garçons qui n’osent plus dormir à la maison, dans la même pièce que leurs sœurs », a raconté avec une certaine gêne, Hassan, 48 ans, père de 4 enfants. A ces conditions de vie ‘’inhumaines’’, s’ajoute l’insalubrité ambiante avec les risques de maladies. Pour preuve, les égouts à ciel ouvert et les dépotoirs d’ordures sont légion au niveau de ce bidonville. Les odeurs nauséabondes et les bestioles en tout genre qui prolifèrent dans ces taudis sont insupportables.
Cette situation jugée de ‘’honteuse’’ pas les habitants donne lieu à des scènes de vive colère. ‘’On est considérés comme des sous-hommes !‘’, ont-ils regretté avant de laisser éclater leur colère et leur désespoir : «Comment voudriez-vous qu’on ait confiance en nos élus ? Ces derniers nous ont trahis ! On vit comme des bêtes, sans aucune dignité ni perspectives d’avenir’’. Pour rappel, le 21 février dernier, les habitants de cette localité avaient barricadé l’autoroute Est-Ouest et la RN05, à l’aide de pneus incendiés et autres blocs de pierres, dans le but de dénoncer ‘’la hogra’’ dont ils se disent être victimes.
Ramdane B.
