… à Tizi-Ouzou aussi

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La générale de la pièce théâtrale intitulée « TIMES » (Le feu) du metteur en scène Mokrab  Lyès a drainé une assistance nombreuse dans l’après-midi du mardi dernier au Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou. Elle est présentée par l’association culturelle Itran de Takerboust (Wilaya de Bouira), qui, pourtant dépourvue de tous moyens qui puissent lui donner une bouffée d’oxygène excepté la volonté de ses artistes et comédiens. Le décor est un intérieur d’une Cour d’un Roi – Agelid- rôle joué par Azaradj Abdenour. Douze(12) comédiens dont cinq (5) filles se sont dépensés afin d’attirer l’attention du public qui fut gratifié d’un spectacle ponctué d’applaudissements qui dénotent que les messages sont bel et bien passés. 

L’histoire, selon le metteur, « se déroule dans un royaume imaginaire dont le roi, (tout comme tous les rois) terrorisait son peuple qui souffrait doublement de sa tyrannie  et de celle des soldats (soldat : Taoudiat Daï…) qui exécutaient les ordres ». Un peuple poussé au désespoir (peuple représenté par les comédiens Iddou Lyndia, Azrouil Dalila (servantes) – Bouakline Amazigh, Badji Mohamed (ouvriers) et pour la distraction du roi et de ses vizirs, les danseurs Asma  Madjid et Salhi Tillelli). « L’économie du royaume est longtemps basée par le troc pour la survie des sujets ». Le royaume connut un certain bond en avant, un essor économique grâce «  à un étranger de passage – Inebgi- Amiri Djeloul qui s’installa dans le royaume et réussit à bouleverser l’ordre des choses par des réformes agraires qui portèrent leurs fruits et du coup rendirent le royaume assez riche, prospère et capable d’introduire de la monnaie au marché tout en vénérant et sacralisant le Feu, devenu le dieu de tout le royaume ». Cependant, ce sacrilège n’est pas du goût de l’un des sujets – il faut toujours quelqu’un qui doit mener la barque- Et c’est au forgeron (Amzil – Fellag Mallek) de la contrée qu’échoie cette dure mission de changement des mentalités et de l’ordre établi qui se feront  avec beaucoup de plaies et de douleurs. Le forgeron, qui passa tout son temps au travail sensibilisait et mobilisait le peuple autour de lui pour se révolter contre le roi. Le forgeron eut un soutien inattendu et il intervient du côté de la fille du roi, la Princesse (Tageldunt – Cherfaoui Hassiba). Le forgeron et la princesse eurent les mêmes sentiments d’amour l’un envers l’autre. Ces nouveaux éléments et non des moindres car sérieux «menacent et mettent le roi dans l’embarras. Il se sentait lui-même menacé par le forgeron qu’il jeta en prison durant de nombreuses années » et pour récompenser l’étranger pour tous les efforts consentis pour le développement du royaume, il décide de marier sa fille avec l’Etranger ». La sorcière (Fortas Chafia), elle aussi se mit de la partie, se retrouve dans ce milieu bouleversé ne cessait d’attiser le feu, lequel feu enflamma les esprits et la haine s’installa. « Pour sauver son bien-aimé de la prison, la princesse accepta la décision du père. La fête a été grande mais sans consentement naturel de la princesse ». Libéré de prison, le forgeron se sentit faible, usé par la solitude, rongé par la colère. Il provoqua un énorme incendie dans le royaume où personne ne fut épargné excepté sa bien-aimée qui fut sauvée mais avec des brûlures sur son visage devenu méconnaissable. A sa vue, le forgeron perdit son sang-froid et lui demanda de le tuer. Elle refusa car le sentiment envers lui était plus fort que les douleurs du feu. Ne pouvant supporter davantage cette horrible catastrophe, il se donna la mort. En fin de compte, c’est toujours la femme qui subit les conséquences des conflits, des malentendus depuis la nuit des temps et le drame de cette histoire est doublement vécu par elle. Signalons que ce tableau a affecté l’assistance qui a applaudi longuement.  

Arous Touil

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