Le taxi en perte de vitesse

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Le taxi, un moyen de transport par excellence, est en perte de vitesse à Barbacha ; il n’a, semble-t-il, plus de place parmi les autres moyens de transport dans cette région montagneuse.

Les habitants de cette région rurale avaient toujours préféré le taxi pour leur besoin de déplacement, étant donné que celui-ci est plus discret, rapide et confortable. Mais force est de constater que ces voitures jaunes ne figurent plus dans le décor de Barbacha, plus précisément de son chef-lieu, le plus important centre urbain en termes de concentration d’habitants. A vrai dire, il ne reste qu’un seul taxieur au niveau de cette commune qui continue à exercer son métier contre vents et marrées, alors qu’il y a quelques années, une dizaine d’autres taxieurs activaient et assuraient le transport de personnes, surtout de familles. « Je suis le seul et unique taxieur de la commune ; mes collègues ont préféré abandonner ce métier et changer carrément d’activité car il ne reste pratiquement plus de place aux taxis ici. Les gens préfèrent d’autres moyens de transport », dira en substance Akli K., la soixantaine, revenu à son ancien métier de taxieur après une absence de quelques années. Mais un retour néanmoins amer pour le sexagénaire puisqu’il ne s’agit plus du même climat ni de la même ambiance d’antan ! Et le pire de ces changements est la disparition de la place réservée aux taxieurs. Une place que le ‘’taxieur solitaire’’ revendique tout de même, car, pour lui, il s’agit d’un acquis d’abord, puis elle pourrait un jour encourager les autres à s’intéresser à cette activité et pourquoi pas à lui donner un nouveau souffle. Seulement, cela n’est guère une chose aisée, puisqu’il faut rétablir les raisons ayant mis ce moyen de transport en voie de disparition. De prime abord, ce sont les bus de transport de voyageurs, en forte explosion ces dernières années et qui constituent à vrai dire la première chaîne de transport rural à travers les différentes localités vers la chef-lieu de wilaya, qui en sont la principale raison. Ce moyen de transport de masse a fait que les prix d’une place est moins chère que celle du taxi, une des raisons pour laquelle il est prisé du citoyen. Il y a en outre les fameuses agences de location de voitures qui poussent comme des champignons et qui offrent des services disant intéressants, surtout pour des déplacements sur de grandes distances. Barbacha, à l’instar des toutes les autres régions, n’est pas épargnée par cette « révolution » en matière de transport qui a vu un changement quasi radical dans les coutumes des déplacements des personnes. Cela aussi a apporté son lot de contraintes, arrivé jusqu’à l’extinction du moyen de transport le plus ancien dans les régions rurales et enclavées. Les citoyens de la localité en dépit de la disponibilité de moyens de transport, estiment que le taxi reste toujours indispensable et doit avoir sa place parmi les autres formes de transport. «Personnellement, je préfère toujours me déplacer par taxi que par autre chose, surtout quand je suis accompagné des membres de ma famille, car cela est simple, rapide et discret», confie un retraité qui regrette le manque de taxis dans sa localité. Actuellement, un nouveau phénomène est apparu, celui des «fraudeurs» qui tentent de prendre la place des taxieurs. Le clandestin est partout, du moment que le taxieur est absent, mais dans ce cas de figure, des questions sur la sécurité du voyageur restent à poser. A moins que si l’on pense à régulariser ces taxieurs de fortune. Cela dit, il est impératif de réhabiliter le métier de taxieur, réintégrer le taxi parmi les moyens de transport et réorganiser ce secteur pour que chacun trouve son compte.

Nadir Touati

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